Le Tour d’Italie a connu, ce vendredi, un bien imprévisible et improbable coup du sort dont il se serait allègrement passé. Mauro Vegni s'est vu signifier par certains coureurs qu'ils refusaient de parcourir les 258 kilomètres initiaux jugés inutiles et dangereux à ce stade de la course. Au pied du mur, l’organisation a cédé et l’étape d’être amputée de 124 kilomètres…Transfert en bus, nouveau départ à 14h30 et très vite une échappée de quatorze se forme. Malgré un forcing de l’équipe Bora, le peloton n’avait aucune raison de s’emballer et six de ces fuyards se donc sont joués la victoire à Asti. Josef Cerny s’impose en solitaire devant un surprenant Victor Campenaerts et Jacopo Mosca.

Au FantaGiro, sans le vainqueur du jour, c’est Attaque de Marlou2 qui gagne et au général, les calculs commencent et La Bomba capitalise ses acquits avec une pointe de fébrilité.

Le bon plan

Mine de rien, sans avoir crevé les écrans et fait lever les foules, Josef Cerny peut se vanter d’avoir déjà récolté plus de 350 points. En s’isolant à vingt kilomètres de l’arrivée, le Tchèque a flairé le bon coup et ne doit qu’à lui-même son inattendue victoire. En spécialiste de l’exercice chronométré, il lui reste, d’ailleurs, encore celui de dimanche pour faire fructifier son petit magot dont, malheureusement, aucune Fantateam ne profitera... C'est en tout cas la neuvième échappée qui va au bout de ce Giro et le quatrième succès d’un homme des chronos à s’imposer sur une étape en ligne.

Le mauvais plan

Cet impromptu mouvement de contestation ce matin avant le départ de la dix-neuvième étape est dérangeant et interpellant à plus d’un titre. Le parcours du Tour d’Italie est connu depuis plus d’un an et n’a souffert d’aucune discussion depuis son annonce. Personne n’ignorait ce qui l’attendait… Contexte sanitaire faisant, le déplacer en octobre augurait de conditions climatiques plus douteuses, qui plus est, avec des modalités de sécurité et de prudence on ne peut plus exceptionnelles. Le cyclisme est un sport rude et exigeant, parfois trop (quoique...), nul ne le conteste. Ces forçats de la route nous ont souvent offert des instants magiques et extraordinaires d’émotions mais cet affront à l’essence même du vélo ternit quelque peu l’image de quelques instigateurs d’une révolution qui n’a pas lieu d’être. Libre à tout un chacun d’abandonner s’il s’estime lésé mais là, c’est inévitablement une partie de la course qui est faussée et l’image des plus valeureux écornée.

La question du jour

Demain, dernière étape de montagne et dernière occasion de faire sauter le verrou. Après cette journée de repos, certains pourraient se sentir pousser des ailes. Difficile d’imaginer Vincenzo Nibali ne pas tenter un ultime baroud d’honneur, l’anonymat ne lui ressemble tellement pas ! Mais, en a-t-il encore les moyens ?

Comments

Ce qui est bizarre c'est que les organisateurs ont cédé. Car quand je vois les réactions, beaucoup de coureurs/directeurs sportifs n'étaient pas d'accord avec cette décision ou même pas ou courant (nibali, demare...). On a presque l'impression que c'est une minorité qui à décider. Comme tu le dis Eddy le parcours était connu depuis très longtemps et se réveiller le matin même ou la vieille c'est un manque de respect envers les organisateurs qui se démènent pour que les courses aient lieux surtout dans ce contexte difficile. Si la décision avait été prise il y a deux ou trois mois de raccourcir l'étape d'une soixantaine de kilomètres alors il n'y aurait eu aucune polémique et tout le monde aurait été content. Bientôt malheureusement il n'y a aura plus de chrono, d'étape de plaine sur les grands tours et que des étapes de 100 kilomètres car soit disant cela favorise le spectacle...