Giulio Pellizzari a remporté sa première victoire parmi les professionnels en s’imposant en solitaire sur le Alto del Morredero. Après avoir tenté de faire exploser le groupe des favoris pour son leader Jay Hindley, le jeune Italien a profité de l’apathie des autres cadors pour s’envoler vers sa première victoire et vers une nouvelle dimension. On attendait une nouvelle bagarre entre Jonas Vingegaard et Joâo Almeida dans le paysage apocalyptique de la montée finale ravagée par les incendies, mais les deux premiers du classement général n’avaient pas l’air d’être en grande forme, avec un Vingegaard extrêmement passif et un Almeida esseulé et attardé dès la moindre accélération. C’est finalement Pellizzari qui en a profité, alors qu’un solide Tom Pidcock est allé chercher la deuxième place devant Hindley. Le contre-la-montre de jeudi nous dira lequel des deux prétendants à la victoire finale a gardé plus d’énergies pour l’exercice en solitaire, en espérant que les écarts permettent malgré tout un dernier duel sur la Bola del Mundo samedi. En tous les cas, le fait que le contre-la-montre ait été raccourci à 12 kilomètres pour des raisons de sécurité ne permettra pas de faire des grandes différences.
Avec cinq coureurs dans le top-6 de l’étape et dans le top-7 du général, Macho Madness remporte la fanta-étape du jour et fait une bonne opération au classement général qui est toujours mené par le duo Tutto Bene - Le Col de Luteyrus.
Le bon plan du jour
On n’avait pas été avare d’éloges envers Giulio Pellizzari lors du Giro, où le jeune coureur de 21 ans avait terminé sixième du général après avoir travaillé pour Roglic pendant la première partie de la course. Pour son deuxième grand tour de la saison, Pellizzari avait été prudent, en annonçant vouloir gagner une étape et aider son leader Jay Hindley. Mais le bon Giulio-visage-d’ange est visiblement plus fort qu’il ne le croit et la 17ème étape a parfaitement résumé sa Vuelta: après avoir travaillé pour lancer l’attaque de Hindley, Pellizzari s’est accroché pour ensuite placer son accélération lorsqu’il était clair que Tom Pidcock ne pouvait pas être mis en difficulté. Il est allé chercher sa victoire d’étape et il a surtout consolidé son maillot blanc. Une journée parfaite pour celui qui devra porter les espoirs de tout un pays sur ses épaules dans les prochaines années. Et avec tout le respect pour Pogacar, Vingegaard et Evenepoel, on a hâte d’être en 2028 pour voir Isaac Del Toro, Giulio Pellizzari et Paul Seixas se livrer bataille dans les grands tours. En attendant, les 90 fantateams qui ont dépensé 18 millions pour le grimpeur italien peuvent savourer les 797 points qu’il a rapporté.
Le mauvais plan du tour
L’explosion de Pellizzari enlèvera sûrement un poids des épaules d’Antonio Tiberi qui était jusqu’à peu le seul coureur sur qui les Italiens pouvaient compter pour les grands tours. Maigre consolation pour le leader de la Bahreïn qui a salué ses ambitions au classement général dès la première semaine et qui essaye depuis lors de retrouver une condition acceptable pour tenter de sauver sa Vuelta avec une victoire d’étape. Manque de bol, les deux fois où il a réussi à se glisser dans le bon coup correspondaient aux seuls jours où l’échappée n’a pas reçu le feu vert du peloton... A l’Angliru comme à l’Alto del Morredero, les efforts de Tiberi ont été vains. Le prix de la combativité n’est pas à jeter, mais 36 points pour 25 fantamillions, ce n’est clairement pas assez.

