2013

C’est le printemps de l’explosion de Peter Sagan, 2ème des Strade Bianche, 2ème de Milan-Sanremo, 2ème de l’E3, 2ème du Ronde, vainqueur à Gand-Wevelgem et à la Flèche Brabançonne, même si Fabian Cancellara reste le boss avec son triplé E3-Ronde-Roubaix. Ciolek, Moser, Gatto gagnent des classiques à la surprise générale, puis disparaissent. C’est l’année où on pense encore que Carlos Betancur, 3ème à la Flèche Wallonne et 4ème à Liège, deviendra le plus grand cycliste colombien de tous les temps. C’est l’année où 20 équipes pionnières participent au Fantaclassics remporté finalement par Surebet devant Gitane Classics et l’Armada del Diablo. On y découvre déjà les mauvais plans (extrait de l’article de conclusion du Fantaclassics 2013) « 0 – Les points obtenus par Pippo Pozzato, sans aucune doute LE mauvais plan de ce Fantaclassics avec Tom Boonen. Parmi les autres bidons, citons aussi Nibali (0 points pour 23 fantamillions), Hushovd (4 points pour 18 millions), Boasson Hagen (7 points pour 16 millions), Iglinsky (4 pour 15 millions), Voeckler (11 pour 16 millions) ou Cunego (0 pour 10 millions). » 

Sagan-Cancellara: le choc des générations

2014

La famille s’agrandit avec 29 fantateams. Valverde claque son premier succès à Huy depuis son retour de suspension, le premier d’une série de quatre victoires à la Flèche. Michal Kwiatkowski est l’étoile montante du printemps, avec un succès aux Strade Bianche et trois top-5 dans le triptyque Amstel-Flèche-Liège. Nicki Terpstra passe quant à lui un cap en remportant le Dwaars door Vlaanderen et Paris Roubaix. C’est La Gitane qui remporte le Fantaclassics, grâce à plusieurs choix payants (extrait de l’article de conclusion du Fantaclassics 2014): « le choix de renoncer à Cancellara et Boonen pouvait être vu comme une folie à la veille du Nieuwsblad, mais il s'est avéré payant, notamment à cause de la dispersion des points qu'on a vu cette année. La Gitane a construit une véritable armada de leaders (Sagan, Van Avermaet, Vanmarcke, Démare, Kwiatkowski, Roelandts et Valverde), de lieutenants (Terpstra, Stybar et Phinney) et de quelques outsiders (Gallopin et Stannard), en renonçant aux coureurs low-cost. Sa confiance dans les mauvais plans colombiens Betancur et Uran pour les Ardennaises a failli lui coûter très cher, mais grâce à Valverde et Kwiatkowski, il limite la casse et résiste au retour des adversaires. »

5 Quick-Step dans une échappée de 10 coureurs pour la dernière victoire d’une classique pavé de Tom Boonen

2015

2015, n’est pas si loin et pourtant on offrait des DVD au deuxième du concours. La préhistoire… L’énigmatique Cénèque et sa team « I’m gonna make an offer he can’t refuse » remportent le Fantaclassics devant Wieler et La Gitane. C’est aussi l’année de la victoire de Ian Stannard face à trois Quick Step au Nieuwsbald. Ou d’une édition dantesque de Gand-Wevelgem remportée par le vétéran Luca Paolini. C’est la dernière année où des coureurs que la TopSport Vlaanderen se font encore remarquer : Edward Teuns et Jelle Wallays figurent parmi les très bons plans du printemps. En parlant de bon plans low-cost, le monde découvre les jeunes Dylan Van Baarle et Tiesj Benoot. C’est surtout l’année de l’éclosion de Julian Alaphilippe, deuxième de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège, et ce pour 3 fantamillions. Extrait choisi de l’article de conclusion du Fantaclassics 2015 : « 121 - Le nombre de points obtenus par LA révélation de ce Fantaclassics, à savoir Julian Alaphilippe. Le jeune français coûtait trois fantamillions, avait plutôt une réputation de sprinter et n'avait presque pas couru en 2015 au moment où les teams devaient être formées. Il était donc difficile de prévoir son explosion dans les classiques ardennaises. Pourtant, la Teamkoum peut se vanter d'avoir été la seule à avoir flairer le bon coup. Bien vu! »

Juergen Roelandts n’était pas passé loin d’un exploit légendaire…

2016

Le sprint le plus serré de l’histoire du Fantaclassics : en tête avec 16 points d’avance sur Ipanema avant Liège-Bastogne-Liège mais avec très peu de cartouches pour les Ardennaises, La Gitane rêve d’un Doyenne au résultat imprévu pour brouiller les pistes. Un rêve partiellement réalisé, avec une course se déroulant sous la neige qui coupe les jambes des favoris Valverde, Alaphilippe et Dan Martin, laissant la victoire à l’outsider Woet Poels. Mais grâce à la 17ème place de Dylan Teuns, Ipanema réalise malgré tout le sprint parfait pour s’imposer avec un seul point d’avance (NB : les points de l’époque ont été aujourd’hui multipliés par 10 suite à la mise en place de la Fantacup). A part ça, le printemps 2016 est plein de surprises, avec des vainqueurs inattendus dans de nombreuses courses : Démare à Sanremo, Debusschere au Dwaars door Vlaanderen, Mathew Hayman à Roubaix, Pets Vakoc à la Flèche Brabançonne, Enrico Gasparotto à l’Amstel. C’est aussi l’année où en pense que Philippe Gilbert est presque fini (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2016): « Mention spéciale pour le printemps cauchemardesque de Philippe Gilbert. Le Philou national pouvait prendre des points dès le Nieuwsblad, jouer la gagne à Sanremo, faire un top-10 au Tour des Flandres et être protagoniste sur ses routes ardennaises. Il est finalement tombé au Nieuwsblad, était malade lors de Milan-Sanremo, a renoncé au Tour des Flandres et s’est cassé un doigt en se bagarrant avec un automobiliste avant les Ardennaises. L’enfer. »

On sait tous que sans ce saut de chaine...

C’est la dernière campagne de printemps de Tom Boonen qui prendra sa retraite après Paris-Roubaix. C’est donc logiquement que la team Tommeke parie sur Roubaix remporte le Fantaclassics devant Eddy Breckx et Cobbly. Si la Flandre pleure le départ de son Golden Boy, la Wallonie se réjouit du retour de son enfant prodige. Car 2017 est aussi l’année de la renaissance de Philippe Gilbert qui, fraichement arrivé chez Quick Step, réalise un printemps de toute beauté avec des 2ème places sur l’E3 et le Dwaars door Vlaanderen et surtout le triomphe au Tour des Flandres et le quatrième succès à l’Amstel Gold Race. Mais malgré cet exploit du Roi Philippe, c’est son ancien équipier chez BMC qui est l’homme du printemps (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2017): « 342 - Le score incroyable réalisé par Greg Van Avermaet qui a explosé tous les records. En prenant la onzième place sur Liège-Bastogne-Liège, il réalise l’exploit de rapporter des points sur neuf courses : 1er au Nieuwsblad, 7ème à Kuurne, 2ème aux Strade Bianche, 1er à l’E3, 1er à Wevelgem, 2ème au Ronde, 1er à Roubaix, 12ème à l’Amstel et 11ème à Liège. S’il avait fait mieux que la 21ème place à Sanremo, il aurait rapporté des points à toutes les courses auxquelles il a participé. Tout simplement exceptionnel! »

Les images de cette fête d’adieu de Tom Boonen, on ne s’en lassera jamais

2018

Une année de transition, peut-être la dernière où Peter Sagan est encore le numéro 1 incontesté avec ses victoires à Roubaix et à Wevelgem et où Nicki Terpstra est un redoutable chasseur de classiques avec le double E3-Ronde. Mais c’est aussi l’année où on découvre des nouvelles pépites : la météorite Michael Valgren qui gagne le Nieuwsblad et l’Amstel, le jeune Mads Pedersen qui termine deuxième du Ronde à la surprise générale, le jeune Matiej Mohoric qui est le coureur au meilleur coefficient du Fantaclassics juste devant un sprinter de 20 ans, Fabio Jakobsen, qui remporte le Scheldeprijs. Ou ce jeune belge, champion du monde de cyclocross, qui termine troisième d’une édition épique des Strade Bianche.

Un champion, ça nait dans la souffrance…

Il Padrino remporte une édition du Fantaclassics où on dépasse pour la première fois les 100 fantateams. La victoire de Papymoujo est construite sur les pavés, puisqu’il avait fait l’impasse sur les coureurs des Ardennaises, une tactique qui peut porter ses fruits de temps en temps. En 2018, on est en pleine période du Wolf Pack qui domine le printemps en ne laissant que des miettes aux autres équipes (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2018): « Les Quick-Step ont été les grands dominateurs des classiques de printemps, et ce, même avant la victoire de Bob Jungels à Liège. Le succès sur la Doyenne est la cerise sur un gâteau qui a tout simplement été extraordinaire. E3 Harelbeke, Dwaars door Vlaanderen, Tour des Flandres, GP de l’Escaut, Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, les hommes de Lefevere ont remporté 6 des 15 courses, sans compter les multiples places dans les top-10. (…) La top-team du printemps ? Gilbert, Alaphilippe, Terpstra, Jungels, Jakobsen, Stybar, Lampart, Viviani, Schachmann, Richeze. 667 points à eux seuls, alors que cette team de 10 coureurs Quick Step ne coûtait que 100 fantamillions, soit la moitié du budget disponible pour créer sa team au Fantaclassics. » Depuis lors, certains s’amusent à créer des teams unicolore à chaque compétition…

2019

C’est le printemps de Julian Alaphilippe. Le Français est au sommet de son art et remporte les Strade Bianche, Milan-Sanremo et la Flèche Wallonne. Les Quick-Step dominent toujours autant les classiques, avec des victoires au Nieuwsblad (Stybar), à Kuurne (Jungels), au GP de l’E3 (Stybar), au GP de l’Escaut (Jakobsen) et à Paris-Roubaux (Gilbert), sans compter les trois succès d’Alaphilippe. Mais le plus grand exploit de l’année, c’est la victoire de Mathieu Van der Poel à l’Amstel Gold Race au terme d’une remontée dans le dernier kilomètre devenue légendaire.

A jamais dans l’Histoire

C’est la team Rabo 2019 de Mathmic qui remporte le Fantaclassics avec une formation presque parfaite qui détient encore le meilleur score total pour une campagne de printemps (17.110 points). C’est aussi en 2019 qu’on lance le nouveau jeu du prono du jour, avec un vainqueur historique (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2019): « Le champion du Prono du jour: Campionissimo - Le nouveau concours du Prono du Jour a remporté un franc succès. Il a surtout permis aux teams lâchées au général du Fantaclassics de ne pas décrocher et de suivre les classiques avec l'intérêt qu'elles méritent. Et c'est Campionissimo qui s'impose haut la main et remporte le maillot MG-GB en jeu. Après un début difficile, le Fausto Coppi du Fantacycling a commencé à miser sur Julian Alaphilippe au bon moment, puis sur Mathieu Van der Poel. Avec Jakobsen, il remporte le Scheldeprijs et recommence ensuite à miser sur MVDP et Alaphilippe dans les dernières courses, histoire de contrôler son avance. Bravo, une victoire qui entre dans l'histoire. ».

2020

L’année maudite du Covid. Pour la première et unique fois dans son histoire, le Fantaclassics est annulé après que Stuyven et Asgreen avaient remporté les courses du week-end d’ouverture. Le report de certaines courses en automne permet de lancer un SuperClassics inédit, dont la plupart des épreuves seront cependant annulées. Un SuperClassics remporté par la team de Gudule Miguel Indurain. C’est l’année où on découvre Alexandr Vlasov lors des classiques italiennes se déroulant en août et où on pensait que Marc Hirschi allait devenir le nouveau cannibale des courses d’un jour. C’est surtout l’année des ascenseurs émotionnels pour Julian Alaphilippe : battu par Van Aert dans un sprint à deux à Sanremo, Loulou devient champion du monde à Imola en Septembre. Une semaine plus tard, il lève les bras à Liège mais est dépassé sur la ligne par Roglic avant d’être disqualifié pour sprint incorrect. Trois jours après, il lève à nouveau les bras trop tôt sur la Flèche Brabançonne, mais cette fois, il gagne de justesse face à Van der Poel. Le week-end d’après, il fait partie du trio d’extraterrestres qui domine le Tour des Flandres, mais une collision avec une moto mal garée le met hors course. Cette chute dramatique permettra néanmoins de voir le seul sprint en tête-à-tête dans une course sur route entre les frères ennemi Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel. Un sprint remporté de justesse par le petit fils de Poulidor.

A l’époque on ne le savait pas, mais maintenant oui : Pogacar aurait gagné ce sprint…

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2021

C’est l’année où on attend le nouvel affrontement entre Alaf, MVDP et Van Aert pendant tout le printemps, sans trouver satisfaction, même si les trois champions gagnent chacun une belle classique, tout en laissant les Monuments aux autres. Le Wolf Pack peut encore être appelé de la sorte et Kasper Asgreen réalise le doublé E3-Ronde, un classique chez les hommes de Lefevere. Le printemps 2021 est surtout marqué par un fait presque surnaturel : dans la Via Santa Caterina de Sienne, on assiste à la plus grande explosion de watts de l’histoire du cyclisme.

Quelle est la différence entre Van Aert et Van der Poel? Il suffit de comparer leur montée à Sienne de 2018 et 2021…

En 2021, une fois n’est pas coutume, l’article de conclusion du Fantaclassics ne mentionne pas de chiffres, mais se présente sous forme de TOP / FLOP (j’avais oublié…. peut-être à réessayer…). Le fantacyclisme s’internationalise, avec la victoire néerlandaise du Flyindustman qui l’emporte devant Wieler et Camoulox, encore une fois avec une équipe presque exclusivement formée de coureur flandriens. On découvre que certains fantamangers se spécialisent dans une discipline particulière (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2021): « Randy termine le Prono du Jour du printemps comme il l’avait commencé: en misant sur celui qui a finalement gagné la course! Au terme du concours, il aura misé à six reprises sur le gagnant et aura été le plus régulier dans ses pronos. Après sa deuxième place au Prono du Jour du Superclassics 2020, Randy Savage confirme qu’il est un pronostiqueur hors pairs et peut aujourd’hui savourer sa revanche. Bravo ! »

2022

C’était l’année dernière. Celle où Wout Van Aert devait tout rafler sur les pavés, mais où il a échoué sur la deuxième marche du podium à Roubaix, après avoir vu MVDP obtenir un nouveau sacre au Ronde alors qu’il était en quarantaine avec le Covid. Après un rétablissement en temps record, Van Aert vise la Doyenne, mais là encore, il voit son copain Remco Evenepoel réaliser un exploit alors que lui doit se contenter d’une nouvelle place d’honneur. C’est Benfica74 qui remporte le Fantaclassics devant The French et Fignongnon, alors que Wieler apprend qu’il a remporté le concours du Prono du Jour en lisant les commentaires de Furupu… L’occasion aussi de se rappeler que le cyclisme italien est en pleine crise (extrait de l’article des conclusions du Fantaclassics 2022) : « Si l’année 2021 fut magique pour le sport italien, 2022 marque un beau retour du bâton, non seulement pour la Squadra azzurra, non qualifiée pour le Mondial de foot après son titre de champion d’Europe, mais aussi pour le cyclisme transalpin, complètement à la dérive en ce début de saison. La fin de carrière est proche pour Colbrelli après son malaise cardiaque; Trentin semblait pouvoir faire une belle campagne, mais entre malchance et dévouement à l’équipe, il n’a pas été performant ; Giacomo Nizzolo devait confirmer son nouveau statut d’homme de classique, il avait bien commencé à Sanremo, mais une chute dans la descente du Poggio l’a mis hors course pour tout le printemps ; Filippo Ganna avait deux objectifs, Milan-Sanremo et Paris-Roubaix, il est passé à côté ; Alberto Bettiol, Gianni Moscon, Elia Viviani, Davide Ballerini, Andra Bagioli, Davide Formolo, tous avec un beau 0 dans la colonne des points du Fantaclassics. Bref, une catastrophe collective qui risque bien de se poursuivre sur les routes du Giro. »

Sinon, vous, c’est quoi votre meilleur souvenir en dix ans de Fantaclassics ?