Après le coup de grisou vendredi et la première vraie explication au sommet ce samedi, cette deuxième journée dans les Pyrénées nous a également offert un spectacle de choix. Pogacar, encore lui, gagne cette fois l’étape, juste devant le nouveau maillot jaune, Primoz Roglic, et la nouvelle sensation helvète, Marc Hirschi. C’est dans le fameux col de Marie-Blanque, l'attendu juge de paix de cette étape, que les hostilités se sont lancées sous l’impulsion autoritaire de l’équipe Jumbo. Le peloton souffre, les équipiers s’essoufflent et Pogacar en rajoute évidemment une couche. Il lui faut lancer à nouveau trois flèches avant de prendre Roglic, Bernal et Landa dans sa roue à la poursuite du formidable Hirschi. Le sprint fut royal et, même si la victoire méritée du jeune slovène efface quelque peu la somptueuse performance du Suisse, elle récompense le panache d’un coureur continuellement porté vers l’offensive. Moins en jambes qu’hier, Quintana, Bardet, Martin et Uran ne perdent, au final, que quelques dizaines de secondes tandis que Yates est désormais huitième du Général. Demain, repos, retour sur les routes venteuses de Bretagne mardi pour une étape qui s’annonce d’ores et déjà mouvementée.

Le bon plan

Il s’en est fallu de peu pour que Marc Hirschi ne s’empare de sa première victoire chez les professionnels. Il en était déjà passé très près dimanche dernier face à Alaphilippe, cette fois-ci, c’est à la crème des grimpeurs qu’il a dû se frotter. Et pour un gars qui venait de faire nonante kilomètres et de franchir trois cols en solitaire, terminer sur le podium est bien la moindre des récompenses. Les similitudes avec Cancellara ne manquent pas, le suisse a déjà de la ressource et il ne serait guère étonnant de le voir à nouveau aux avant-postes dans une petite semaine. On espère pour lui que cette fois, ce sera sur la première marche. Ce qui ne devrait pas déplaire aux quinze heureuses Fantateams ravies des 370 points déjà engrangés.

Le mauvais plan

Au départ de ce Tour, l’équipe Education – First avait vraiment tout pour plaire et ce je ne sais quoi de diablement sexy. Sergio Higuita, le champion de Colombie et grande promesse du cyclisme colombien, l’élégant Daniel Martinez, dernier vainqueur du Dauphiné, Hugh Carthy, grand animateur au Giro l’année passée et le toujours alerte Rigobero Uran pour animer et pimenter les étapes de montagne. Bettiol, Keukeleire et Poowless en électrons libres, tous les ingrédients étaient réunis pour une explosion de savoureux coups d’éclat. Quand on sait que c’est ce bon vieux Rigo qui est, pour l’instant, le meilleur élément de son équipe, le divin festin tant attendu paraît bien maigre. Vivement la suite, ce n’était peut-être encore qu’une insipide et maladroite mise en bouche.

La question du jour

Roglic, Bernal et Pogacar sortent des Pyrénées en hommes forts et semblent, pour l’instant du moins, intouchables. Qui pour perturber cet ordre établi ou tient-on déjà tout simplement notre podium final, dans le désordre ou pas, à Paris dans deux semaines.

Comments

Beau résumé Eddy - puis-je cependant apporter une correction, en bon coujou et donc 'régional de l'étape' ? Les 3 prochains parcours auront pour cadre la Nouvelle-Aquitaine, le peloton ne mettra pas la roue en Bretagne cette année. Le parcours de mardi sera certes venteux dans l'archipel charentais. Et pour ceux qui en ont le loisir, ne ratez pas l'étape au profil accidenté de ce jeudi, qui traversera des coins que je connais bien... A part ça, j'espère que ta prédiction concernant le podium final se réalisera... :-)

Exact Tutto Bene. Tu parles de Rodrigo, je confirme que de nombreux 'Français de Belgique' préfèrent regarder le Tour sur la RTBF. Rodrigo balance discrètement des calembours de temps en temps,souvent très fins, si vous prêtez un peu l'oreille c'est jouissif :-)

Aujourd'hui Rodrigo a - entre autres vannes - balancé (de mémoire): "Si le Suisse Hirschi gagne en solitaire, ses poursuivants auront le moral en Berne". Je crois que l'autre commentateur n'a même pas pigé le calembour, mais moi ça m'a plié - c'est plaisir, partage, générosité. Merci Rodrigo.