
Au bout du suspense, Roglic endossera définitivement, sauf accident, le maillot rouge de cette indécise édition du Tour d'Espagne et s’emparera donc, après son succès l’année passée, de sa deuxième Vuelta. David Gaudu double également, mais pour le petit prince de Bretagne, il s'agit d’une deuxième victoire d’étape. Membre de l’échappée avec son fidèle acolyte, Bruno Armirail, le français a su se montrer patient avant de placer une banderille décisive et de s'imposer au sommet de la Covatilla et de ses sévères pentes. Gino Madër, encore une fois admirable pour son premier Grand Tour, échoue de peu tandis que Ion Izagirre doit se contenter de la troisième place.
À part la bagarre entre fuyards et peloton et la lutte pour la victoire d’étape, on a longtemps cru qu’il n’allait, en fait, plus rien se passer chez des favoris passablement émoussés. Entre les habituelles errances et aberrations tactiques de la Movistar, l’inopportun attentisme des principaux coursiers et cet indicible parfum de fin de saison, les rênes de la course ne se débridaient guère. Certes, le peloton s’amenuisait au fil des ascensions et il ne restait plus, dans la dernière montée, que les principaux protagonistes. Mais plus le temps passait, moins les chances de voir la situation se renverser devenaient réelles. Pourtant, Hugh Carthy sera le premier à déclencher les hostilités dans les trois derniers kilomètres mais c’est avec l’attaque de Richie Carapaz qu’on a senti, un instant, que, tout d’un coup, le vent pouvait encore tourner. L’Équatorien a tout donné, il a véritablement fait trembler le slovène mais il lui aura manqué quelques bonnes dizaines de secondes pour renverser un Roglic incertain mais somme toute souverain. Dan Martin n’a pu menacer le podium de Carthy et Mas, cinquième sans tambours ni trompettes, semblait tout émoustillé d’avoir terminé avec les meilleurs.
Par contre, c’est à la FantaVuelta que l’improbable s’est produit. Sur une voie royale depuis le succès de Magnus Cort, Bjorn Borg, confiant mais néanmoins fébrile, voyait le sacre tant annoncé tout doucement se rapprocher. Le plus suédois des madrilènes avait réussi à éloigner de main de maître les inséparables An Geansaï Dearg et Mitrogoal, parfaitement maîtrisé le fougueux Piquouz mais n’avait vu venir le coup de rein rageur qui permet à So6 Mika, avec Gaudu et De La Cruz, de lui griller la politesse la veille de l’arrivée. Seuls 32 points les séparent et, avec l’abandon de Marejzko, Mika n’a plus que Lorenzo Manzin à opposer à Magnus Cort Nielsen de Bjorn. Mais avec cinq coureurs dans les huit premiers au Général pour Mika, le combat pourrait cependant vite devenir inégal. Autant dire que le sprint final va valoir son pesant d’or demain dans les rues de la capitale espagnole.
Le bon plan
On a déjà évoqué la bonne tenue de David Gaudu dans cette Vuelta, soulignons également l’excellent comportement du jeune dauphin du breton à La Covatilla, Gino Madër. Encore un talentueux helvète qui n’a pas attendu longtemps pour étaler ses qualités au grand jour. L’ancien champion du Monde U23 en 2018 fait partie, avec Hirschi et Küng entre autres, de cette génération dorée suisse qui n’a peur de rien. Le natif d’aigle aime l’attaque et cette deuxième place ponctue une Vuelta où il n’a eu cesse de démontrer qu’il avait déjà tout d’un grand. Madër représente l’avenir, nul doute qu’il sera radieux.
Le mauvais plan
On ne va pas retirer sur l’ambulance Movistar, mais que dire de l'infirme Astana et du convalescent et plus que décevant Vlasov. Non content d’avoir abandonné le Giro après une étape, Alexandr avait l’occasion d’effacer l’ardoise sur les routes espagnoles. Trop vite largué au général mais néanmoins à portée de fusil, le russe avait tout de même encore trois semaines pour inverser la tendance et confirmer ses prestations cinq étoiles de ce début de saison. Il n’en fut rien, jusqu’au bout, il a peiné à briller et cette nouvelle contre-performance fait retomber un soufflé bien trop vite monté. Comble de l’histoire, il sort même d’un Top10, qu’il avait pourtant réussi à miraculeusement réintégrer, pour deux petites secondes, juste derrière le vétéran Ale Valverde.
La question du jour
Il en reste encore une et non des moindres ! Qui va finalement remporter cette FantaVuelta 2020 ?
Commentaires
Comment seront départagés
Merci à Patxi d'avoir posé
et pas trop de risque de
Fin du suspense, MAM13009 et
Ça sent un peu le pacte de
Héhé, comme le dit un dicton