C’est peu de dire que le soleil n’était pas de la partie ce samedi sur les rives du Rhin pour lancer les hostilités de juillet. Une pluie diluvienne n’a cessé de s’abattre sur un parcours, qui au fil des minutes, semblait devenir une véritable patinoire et où le vent a joué un rôle prépondérant. Le spectacle fut épique et s’est plus apparenté à un jeu d’équilibristes qu’à un travail de spécialistes. A voir la minutie et la lenteur avec laquelle les coureurs prenaient leurs tournants, on s’est bien vite rendu compte que la partie allait être épique et qu’il faudrait la jouer fine pour triompher à la fin de ces quatorze premiers kilomètres.

Et si même le champion du monde, Tony Martin, a estimé que c’était « trop difficile pour lui », imaginez ce que certains ont bien pu endurer sur cet effort chronométré. Il était clair que certains n’allaient pas s’en sortir indemnes. A mesure que les minutes s’égrenaient, les conditions devenaient de plus en plus épouvantables et il ne tenait à rien pour faire de cette journée de fête un véritable calvaire. Pour Alejandro Valverde et Ion Izagirre, le Tour de France n’aura d’ailleurs pas duré plus de dix minutes. Fracture de la rotule pour l’un, fracture lombaire pour l’autre, les espagnols n’ont guère été vernis par la chance et se voient déjà contraints fort précocement d’abandonner l’âme en peine les routes de l’hexagone.

Ce temps typiquement britannique a en tout cas permis à Geraint Thomas de ne pas se sentir trop dépaysé et c’est certainement avec un petit goût de revanche que le gallois s’est offert une victoire qu’il n’aurait osé envisager que dans ses rêves les plus fous. Il devance le virevoltant Stefan Kung à qui il n’aura manqué que cinq petites secondes pour se parer du maillot jaune de leader, tandis que Vasil Kyrienka complète le podium. Le grandissime favori, Tony Martin, échoue à la plus mauvaise place, lui qui faisait de cette journée inaugurale, l’objectif de sa saison. A noter que quatre coureurs de la Sky sont présents dans les dix premiers. Pour une équipe qu’on disait en perte de vitesse, la messe ne semble pas encore tout à fait dite.

Pour les cadors, les fortunes sont diverses. Egalement habitué au crachin des îles, Chris Froome est celui qui s’en est le mieux sorti. Sixième sur la ligne, le Tintin kényan fait la belle affaire et possède déjà 35 secondes d’avance sur un groupe dont la plupart des favoris fait partie. La prudence fut de mise pour les Porte, Quintana et autre Contador, pour qui rester sur son vélo comptait plus que de réaliser une performance hors-norme. Tout le monde se tient dans un mouchoir de poche mais il est dorénavant très clair qu’il ne faudra pas trop musarder en chemin. La route est encore très longue, mais cette première joute a eu le mérite de mettre tout un chacun face à ses responsabilités. Et quand on sait que la cinquième étape arrive à la Planche des Belles Filles, nuls doutes que le spectacle risque d’être palpitant.

Au Fantatour, nouveau record d’affluence battu avec pas moins de 262 Fantateams avides de sensations fortes et de succès. On est désormais bien loin de nos vieux fichiers Excell, qui dans le meilleur des cas voyaient 10 protagonistes s’affronter…. Poulie Dort s’empare du premier maillot de leader, Copacabana, pourtant plus habitué aux plages de Rio qu’à celles de Dunkerke, prend la deuxième place et Team Sunweb B2H la troisième. Inutile de préciser qu’elles comptent Thomas en leurs rangs, les trois seules d’ailleurs à avoir misé sur le gallois. Quoi qu’il en soit, bonne chance à tous, même si la formule est quelque peu bateau en cette journée arrosée…

Le bon plan du jour :

On l’attendait sur le Giro, on le retrouve sur le Tour. Geraint Thomas (34 Fantamillions) est avant tout là pour aider son leader à gagner son quatrième sacre. Mais on sait que le cyclisme est loin d’être une science exacte et qu’il peut nous réserver bien des surprises. Voilà donc Thomas en jaune, assurément pour quelques jours, et, nul ne sait encore jusqu’où le gallois peut aller. La roue tourne parfois très vite, le malheur des uns faisant parfois le bonheur des autres et tout ce qui est pris n’est donc plus à prendre. L’avenir nous dira si ce choix aujourd’hui judicieux pourrait être le tout bon plan du TDF 2017. Trois Fantateams ont en tout cas le sourire ce dimanche matin.

Le mauvais plan du jour :

Perdre deux cadors comme Valverde (58 Fantamillions-13 Fantateams) et Izagirre (47 Fantamillions-2 Fantateams) au premier jour de course n’est pas arrivé souvent dans les annales des Fantatours. Et il est donc encore plus rare, par la force des choses, qu’un Fantamanager perde déjà la plupart de ses illusions aussi tôt dans la partie. C’est malheureusement ce qui est arrivé prématurément ce samedi et qui voit donc deux coureurs de talent nous priver de leur présence tout au long de ces trois semaines. Dommage, ce n’est qu’un au revoir mes frères, nous nous reverrons, plus que certainement, un jour.