Cette nouvelle édition modifiée de l'Amstel Gold Race, dont le parcours ne cesse de s’améliorer au fil des années, valait assurément tout son pesant d'or,…. ou de bière, c’est selon ! Non seulement elle a  réellement lancé la tant attendue semaine des classiques ardennaises, mais en plus, elle nous a gratifiés d'un spectacle tout bonnement époustouflant. Partie en mode mineur, elle s’est achevée par une virevoltante et survitaminée symphonie dont le chef d’orchestre n’était autre que le nouveau Maestro qui affole le monde de la petite Reine, Mathieu Van Der Poel !

Pourtant, après s’être rendu à l’évidence que la victoire ne pouvait échapper à Julian Alaphippe et que Fuglsang, deuxième, aurait quand même pu tenter un truc un rien plus vite plutôt que de jouer le jeu du français. Après s’être convaincu que des deux qui allaient se jouer la troisième place du podium, Matteo Trentin ne pouvait que l’emporter sur un Kwiatkovski valeureux mais émoussé par sa vaine poursuite. Après s’être même presque pris à rêver d’un retour en trombe de Max Schachmann, voire d’un improbable exploit de Bauke Mollema, une pointe de déception ne pouvait pas ne pas nous animer… La course était belle mais le combat des chefs avait à nouveau tourné court.

Les dés étaient jetés que déjà la flamme rouge s’agitait presque nonchalamment au vent, quand, sorti du diable vauvert et lancé comme une véritable fusée, Mathieu Van Der Poel s’est offert une monstrueuse victoire au terme d’un retournement de situation on ne peut plus extraordinaire. Un succès qui restera dans les annales tant par son issue totalement improbable et inattendue que par la qualité d’un homme dont l'étendue du talent semble désormais illimitée. Le champion de Hollande de 24 ans, qu’on a innocemment cru un bref moment un peu dans le dur… s’impose brillamment, sur ses terres, au terme d’un somptueux numéro digne des héros qui réussissent à forger la légende.

Tout le reste paraît presque anecdotique après pareil exploit mais saluons le surprenant mais toujours véloce Simon Clarke qui s’offre une magnifique deuxième place tandis que Jakob Fuglsang, forcément décu , s’empare de la troisième place au nez et à la barbe d’un Julian Alaphippe logiquement dépité.

 

Le Bon Plan du jour

Rien ne pourra remplacer la performance de MDVP, aussi bien au niveau de son bilan sportif que de son bilan fantacyclique. Le plus franco-belge des hollandais affole les compteurs et remporte déjà, haut la main, le titre de MVP de ces Classiques. Néanmoins, avec deux résultats significatifs sur deux Classiques d’envergure, les Strade Bianche et l’Amstel Gold Race, Jakob Fuglsang (6 Fantamillions) s’illustre de la plus belle des manières. On ne saura jamais si son coéquipier et leader, Lutsenko, victime d’un souci mécanique au moment où la course se décante au pied du Kruisberg, aurait adopté une attitude plus  payante que le danois mais, après sa deuxième place en Italie et sa troisième place ici même aux Pays-Bas, Jakob démontre que les six audacieux fantamanagers ont eu raison de croire en lui. 

La Bonne Surprise du jour

Max Schachmann n’étant plus véritablement une surprise, cet honneur reviendra encore à un jeune coureur de 22ans, Valentin Madouas (1 Fantamillions). Certes, le fils de Laurent n’a pas crevé l’écran comme le vainqueur du jour mais, sa huitième place a valeur de très bon résultat et est annonciatrice d’un futur radieux pour le jeune breton de la FDJ. Le récent vainqueur de Paris-Bourges et deuxième de Paris-Camembert, entre autres, est pétri de qualités et il n’a pas l’air de vouloir perdre trop de temps en chemin. Puissant puncheur et assez polyvalent, capable de bien sprinter, il sait, de plus, saisir les opportunités et ne tardera pas à montrer rapidement que sa place au sein de l’élite n’est pas usurpée. Dans la course aux Fanta points, six managers ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés. 

Le Mauvais Plan du jour

Peu d’équipes pouvaient se vanter ce dimanche matin d’aligner les trois derniers vainqueurs des quatre dernières éditions de l’Amstel Gold Race. Cerise sur le gâteau, les trois mousquetaires, Valgren, Kreuziger et Gasparotto occupaient, ni plus, ni moins, les trois premières places du podium à pareil endroit, il y a tout juste un an. Du pain béni donc, impossible de partir de Valkenburg les mains vides pour une équipe en quête de résultats enfin probants. Mais il était écrit, qu’en ce début de saison et plus encore, la roue ne veut décidément pas tourner pour l’équipe Dimension-Data. Très vite, trop vite à la peine, on retiendra qu’ils ont tout de même tous les trois rallié l’arrivée … Éclaircie dans ce ciel nuageux, le podium du revenant Mark Cavendish sur le tour de Turquie jeudi passé qui arrive, soyons optimistes, à éclipser la bien peu flatteuse dix-huitième place de Roman Kreuzige, premier des maillots verts et blancs.   

 

 

Comments

Jamais vu un truc/mec pareil... j’espere que MVdP fera les championnats du monde sur route...
Sinon bravo à Eddy pour avoir été le seul à dénicher lambercht...
Pour finir, un peu rassuré de voir Fuglsang jouer avec Alaphilippe... pas comme au Strade...

Bien maigre consolation Bjorg... Surpris tout de même que Bjorn ne l'ait pas eu dans le viseur ! Mais ce MDVP, quel animal, monstrueux ce peil...! 15 jours de course, 6 victoires... Sans compter ses places d'honneur. Il a pas fini de faire parler de lui.