Au terme d'une échappée en duo de plus de 200 kilomètres, Dario Cataldo s'impose devant Matteo Cattaneo. Depuis quatre jours, la bataille pour le Général fait rage et bien malin qui pourra prédire le futur vainqueur de ce Tour d'Italie qui, aura, certes, mis le temps à démarrer, mais qui ne manque dorénavant pas de piquant. Petite revue du Top 10 et des prétendants à la victoire.

Richard Carapaz

Le premier équatorien à porter la maglia rosa se porte bien et fait désormais figure d'épouvantail en vue de la victoire finale. A juste titre renversant, Carapaz déjoue tous les pronostics et ressort de ce quadriptyque montagneux en véritable homme fort. Très en vue sur les mêmes routes l'année passée, Richard a fait parler la poudre ce week-end et se retrouve en tête d'un Giro qu'il a renversé de main de maître. Avec son talent et l'aide de l'armada Movistar, il pourrait bien être la véritable sensation dans une semaine à Vérone.

 

Primoz Roglic

Sans avoir véritablement montré de grandes failles mais sans avoir complètement rassuré non plus, le slovène reste évidemment toujours dans la course au maillot rose. Son avance confortable a fondu comme neige au soleil et sa chute ce dimanche n'est pas spécialement la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Bien qu'il paraisse fort mentalement, il est clair que Roglic ne peut, à lui tout seul, contrer les velléités offensives de tous ses adversaires. Bien mal aidé par une équipe assez faible, il a réussi à limiter la casse mais il va devoir maintenant montrer qu'il a encore du jus dans le moteur pour pouvoir monter sur la plus haute marche du podium.

 

Vincenzo Nibali

Le Squale semble avoir bien préparé son affaire et aborde la troisième semaine dans une position relativement confortable. Certes, ses coups d'éclat ont été rares et il a, pour le moment, nagé dans des eaux assez tranquilles. Vincenzo Nibali est en forme et la tempête qui s'annonce n'a pas l'air de lui faire peur. Fort de son expérience et d'un sens inné de l'attaque et de la course, l'italien va maintenant devoir se découvrir pour arriver à décrocher une couronne qui lui tend les bras mais qu'il va falloir aller chercher avec le cœur et les tripes.

 

Rafal Majka

Sans avoir l'air d'y toucher, Majka réalise un Giro concluant et, avec l'aide précieuse de Davide Formolo, il signe, pour le moment, une performance de choix. Certes, ce n'est pas lui qui assure le spectacle et il s'est, jusqu'à présent, contenté de suivre les autres prétendants. Sa relative fraîcheur pourrait être une arme redoutable en troisième semaine où l'on sait que le polonais a toujours l'habitude de bien figurer. Malheureux sur les derniers grands tours, Rafal pourrait remettre les pendules à l'heure et revenir d'Italie avec un résultat enfin probant.

 

Mikel Landa

Les années se suivent et se ressemblent pour le basque de la Movistar. Malgré les minutes perdues, il a été le premier des cadors à secouer le cocotier et est ressorti de la première journée de montagne en véritable patron. Malheureusement, au sein d'une équipe qui ne manque pas de talent, il s'est gentiment fait griller la politesse par son équipier et doit maintenant se demander comment faire pour inverser les rôles. Parmi les plus costauds, sa situation est néanmoins délicate et on est curieux de voir comment Landa va gérer une dernière semaine où il a tout à gagner mais où il pourrait également tout perdre.

 

Bauke Mollema

On ne s'attendait pas à voir le hollandais à pareille fête et après avoir flirté avec le podium, Bauke, dans son style inimitable, est désormais sixième. Jamais vraiment flamboyant, Mollema est pourtant un des grands gagnants de ces deux premières semaines. Sa force et son abnégation sont ses meilleurs alliées et si le batave parvient à éviter les pièges, qui sait jusqu'où il peut aller. Bauke n'est pas le coureur le plus sexy du peloton mais sa grande expérience pourrait faire des miracles et l'amener à réaliser un exploit que pas grand monde n'avait envisagé.

 

Jan Polanc

Secouée par l'affaire Aderlass, la Slovénie n'en n'est pas moins la nouvelle sensation du petit monde du vélo. On connait forcément Primoz Roglic et l'explosion au plus niveau de Tadej Pogacar ravit tous les suiveurs avisés. Jan Polanc fait partie de cette génération dorée, ce qui lui aura permis de revêtir le maillot rose et de se retrouver propulsé dans un top10 qu'il n'osait probablement pas imaginer au départ de Bologne. Son équipe, dont le Giro est indubitablement réussi, a déjà beaucoup donné mais il va falloir à Polanc pas mal de réussite pour conserver sa place parmi les cadors.

 

Simon Yates

C'est au moment où il n'a plus grand-chose à perdre que Yates se rappelle à notre bon souvenir. Dans le dur depuis le départ et bien mal embarqué après le deuxième contre-la-montre, le britannique semble aborder cette dernière semaine le couteau entre les dents. Ses coups de semonce ces deux derniers jours sont-ils annonciateurs d'une fin de Giro de folie ? Il se réveille, en tout cas, au meilleur moment et pourrait être, si les astres et sa condition le permettent, "Le" bonhomme de cette fin du Tour d'Italie.

 

Pavel Sivakov

L'abandon d'Egan Bernal aura, au moins, permis de mettre sur le devant de la scène quelques pépites que la team Ineos gardait encore bien au chaud. Sans véritable leader mais avec trois de ses promesses les plus intéressantes, dont Pavel Sivakov fait évidemment partie, l'équipe britannique nous démontre, une nouvelle fois, qu'il ne faut jamais l'enterrer trop vite. Le russe n'est pas encore au niveau de ses ainés mais il fait déjà preuve d'une maestria et d'un bagout que nombreux pourraient lui jalouser. Détenteur du maillot blanc, Pavel est bien accompagné par ses équipiers et pourrait nous gratifier d'une bien belle prouesse au soir des récompenses.

 

Miguel Angel Lopez

Un brin malchanceux, le colombien souffle le chaud et le froid depuis deux semaines. Recalé après un contre-la-montre désastreux, il a pourtant abordé ces premiers reliefs montagneux avec une certaine réussite. Le soufflé est cependant vite retombé et là où on l'imaginait attaquer sans relâche, on est quelque peu déçu par la manque de panache d'un coureur qui n'en manque pourtant pas. Lopez devra monter un tout autre visage s'il veut ne pas devoir se contenter d'une anonyme placette et mettre la barre un peu plus haut pour redevenir le Superman qu'il nous tarde de revoir

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