Dernier membre de l’échappée royale, qui comptait tout de même Quintana, Martin, Bardet, Nibali ou encore Zakarin, Simon Yates remporte au sommet de Foix Prat d’Albi une deuxième victoire d’étape sur ce Tour de France. 

L’étape fut riche en rebondissements divers et, à la veille de la journée de repos, c’est l’occasion de faire un topo sur les forces en présence et d'analyser le top10 actuel. 


 

Julian Alaphippe 

Loulou porte toujours le maillot jaune et, si ce n’est son craquage dans les derniers kilomètres de l’ascension aujourd’hui, il continue de réaliser le Tour parfait. Au-delà de ses espoirs les plus fous, qui pouvait imaginer, au soir du triptyque pyrénéen, un Alaphippe aussi maître de son sujet ? Julian peut désormais croire en son rêve et les quatre arrivées en montagne, la semaine prochaine dans les Alpes, ne paraissent plus un obstacle insurmontable dans sa quête d’un Graal qu’il touche à présent du bout des doigts. 

Geraint Thomas 

On savait le gallois à court de forme au grand départ de Bruxelles et ces deux dernières étapes ont bel et bien confirmé cette tendance. En manque de jours de course, G avait inévitablement besoin de rouler pour tenter de retrouver un niveau digne de son statut. Qui plus est, avec une équipe définitivement moins forte et un équipier fort talentueux dans les pattes, la partie s’annonçait plus délicate qu’initialement prévu. Ces errances pourraient donc être un mal pour un bien car malgré ce sérieux coup de semonce, Thomas est toujours deuxième et pourrait, si sa condition le permet, évoluer sur un tout autre braquet dès ce mardi. 

Steven Kruiswijk

Le batave, sans avoir été cependant transcendant, assure et rassure au terme de ces deux semaines de course. Bien aidé par deux lieutenants de luxe, Kruiswijk peut se targuer de n’être tombé dans aucun piège depuis le départ et fait partie de ceux qui ont animé, de par son expérience surtout, les reliefs pyrénéens. Un rien émoussé ce dimanche, il perd quelques longueurs sur certains de ses plus farouches adversaires mais reste totalement concerné par la course aux lauriers. La confiance est de mise mais le souvenir d’un Giro à l’issue dramatique reste présent à l’esprit de ceux qui y ont fermement cru à l’époque. 

Thibault Pinot

Indiscutablement l’homme fort de ces Pyrénées où Thibault Pinot a véritablement été étincelant. Avec une victoire, une seconde place et un clm plus qu’honorable, le français résorbe une partie du retard concédé dans la bordure et fait, surtout, montre d’une forme et d’un panache redoutables. Également bien soutenu, le devenu serein Tibopino pourrait donner un bon coup de pied dans la fourmilière en troisième semaine et déjouer tous les pronostics qui le voyaient trop instable pour véritablement viser les sommets. 

Egan Bernal

Le petit colombien peut également sourire au sortir de ces trois jours déterminants même si les attentes le concernant n’ont pas été tout à fait comblées. Certes, Bernal a montré quelques signes de faiblesse qu’on ne lui connaissait pas encore mais il est également le seul à avoir pu répondre à l’attaque de Pinot. Le jeune talent d'Ineos peut certainement mieux mais n’a peut-être pas tout à fait les coudées franches. Toujours derrière son leader au classement, qui sait si Ergan est quelque part bridé. Mais, on ne serait néanmoins guère étonné de le voir lâcher les chevaux dans les Alpes si les circonstances le permettent. 

Emanuel Buchmann

Sans être le parfait inconnu, c’est sans aucun doute la belle surprise de ce Tour. Déjà parmi les meilleurs hier au Tourmalet, Buchman à remis le couvert aujourd’hui en étant parmi les plus forts et clôt un top6 qui se tient en deux minutes trente. Très en jambes, il n’hésite pas à faire bouger les choses et semble en mesure de jouer plus que crânement sa chance. Une belle équipe Bora l’entoure et il n’est pas illusoire d’imaginer l’allemand accrocher un beau résultat à Paris. 

Mikel Landa

Après un Giro où le collectif Movistar à brillé de mille feux, force est de reconnaître que le plan concocté par la team espagnole ce dimanche a de nouveau été « presque »parfait. Le basque est désormais le leader incontesté d’une solide équipe et il ne lui a guère manqué grand-chose pour mener sa barque à bon port. Habitué à tenter des coups, il nous tarde d’être dans deux jours pour voir comment l’imprévisible Landa va s’y prendre pour renverser une situation délicate mais pas impossible. 

Alejandro Valverde 

Les années n’ont pas d’emprise sur le champion du monde et loin d’être un réel candidat aux places d’honneur, Ale est pourtant bien dans le jeu. Toujours précieux, le murcian est assurément un compagnon de route de premier plan pour Landa et, le connaissant, il ne serait pas étonnant de le voir jouer sa carte personnelle un jour ou l’autre. 

Jakob Fuglsang

Grand favori au départ, le malchanceux danois tombé lors de la première étape tarde à démontrer toute la crédibilité des louanges méritées, certes, qui en faisaient un vainqueur potentiel. Ce n’est évidemment pas la meilleure façon de débuter un grand Tour mas il est évident que depuis sa chute, Fuglsang n’est pas au même niveau que ces dernières semaines. Et comme on sait que ses aptitudes à durer sur la longueur d'un Tour ont presque toujours été fort limitées, il ne peut que nous surprendre. 

Rigoberto Uran

Après le contre-la-montre de vendredi, on sentait que Rigo était fin prêt à batailler avec les meilleurs. Deux jours plus tard, après avoir peiné plus qu'il n’en faut sur les redoutables raidards pyrénéens, on doute un peu plus de ses capacités à faire tomber les cadors. Uran n’a sans doute pas dit son dernier mot mais il faudra qu’il soit d’une rare éloquence pour que son improbable prose soit entendue. 

Comments

En tous les cas, c'est sûrement un des plus beaux tours des 20 dernières années. C'est clair qu'on espère tous que Tibopino réussira son pari , mais si je devais mettre une pièce, je la mettrai sur Kruijswijk...

Je plussune sur le Diablo, j'en parlais il y a quelques minutes avec les fantamanagers MVP et Boumboum, pas vu de Tour pareil depuis la fin des 80's. Kruijswik sur le podium je suis d'accord (mais attention au vautrage de dernière minute comme au Giro pour notre Batave...), sinon je persiste, signe et mets la pièce sur Thomas.

Pas vu un Tour pareil depuis 1987, autant dire la Préhistoire. Je suis assez d’accord avec vous, ce n’est encore dans la poche de Tibopino, il ne faut pas enterrer SK et Geraint, ni même Bernal. D’ailleurs pour mieux assurer le coup, j’ai mis les 4 dans ma team !