L’équipe Ineos-Grenadiers voulait sauver son Tour depuis l’abandon d’Egan Bernal et le moindre qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont réussi leur coup. Le couple Michal Kwiatkowski-Richard Carapaz a en effet franchi la ligne d’arrivée de La Roche sur Foron main dans la main, façon Lemond-Hinault à l’Alpe d’Huez. Le succès est arrivé au terme d’une longue échappée au cours de laquelle les deux ex-lieutenants de Bernal ont fait craquer un à un tous leurs compagnons de route. Kwiatkowski prenant la victoire d’étape et Carapaz le maillot à pois. Malgré quelques escarmouches entre leaders, le semi-craquage de Rigoberto Uran et Adam Yates et une frayeur pour Richie Porte qui a repoussé son destin en revenant sur les meilleurs après une crevaison sur les routes blanches du plateau des Glières, le haut du classement général reste inchangé.

On ne peut pas en dire de même pour le classement général du Fantatour, où Attaque de Marlou 2 reprend le maillot jaune grâce essentiellement à Michal Kwiatkowski. Le Polonais a d’ailleurs permis à d’autres équipes du top-10, comme le vainqueur du jour Team 60956 Blue, ou le deuxième du général Rabo 2020, d’idéalement se placer pour le sprint final.

Le bon plan du jour

Circonstances de course oblige, nous n’allons pas séparer les deux grands bonhommes du jour, à savoir Michal Kwiatkowski et Richard Carapaz. On a dit beaucoup de choses depuis la défaillance de Bernal dimanche dernier, notamment sur les choix stratégiques de l’équipe de Dave Brailsford avant et pendant le Tour. Ce sont pour le plus souvent des opinions qui valent ce qu’elles valent. Mais une affirmation était fausse et on en a la preuve aujourd’hui : Richard Carapaz n’était pas loin de sa meilleure forme et aurait pu être un réel atout pour Bernal sur les trois semaines. Peut-être que Richie n’est pas un grégario dans l’âme et qu’il s’est lâché uniquement lorsqu’il pouvait jouer sa propre carte. Toujours est-il qu’il a attaqué pendant trois jours consécutifs en passant plus de 500 kilomètres dans des échappées alpestres. Même s’il n’a pas remporté d’étape, il a obtenu 283 points en trois jours et compte bien défendre son maillot à pois jusqu’à Paris afin d’augmenter son butin. L’autre bon plan du jour, c’est évidemment Michal Kwiatkowski. Six fantamillions pour un ancien champion du monde, vainqueur de Milan-Sanremo, de l’Amstel ou du GP de l’E3, ça pouvait sembler une promo à ne pas rater, même si on donne rarement des points au coureur qui fait le train dans les premiers kilomètres des cols avant de se laisser filer et terminer l’étape dans le grupetto. Mais les Ineos-Grenadier souhaitaient laisser une trace sur le Tour et ont pour cela envoyé leurs meilleurs éléments dans l’échappée matinale. Le reste, c’est l’histoire de deux équipiers qui franchissent la ligne d’arrivée main dans la main et 225 points inespérés pour 80 fantateams.

 

Le mauvais plan du Tour

L’étape de jeudi était la dernière occasion pour les grimpeurs-baroudeurs de se montrer. Si le prix de la lose revient clairement à Pierre Rolland et la B&B Vital Concept qui ont raté le coche avec l’échappée de 30 coureurs qui s’est formée après le sprint intermédiaire, un autre spécialiste du genre n’était pas présent à l’avant aujourd’hui et n’a pas pu tenter de sauver le Tour de son équipe: Warren Barguil. Depuis la débâcle de Nairo Quintana, Wawa avait le champ libre pour rééditer ses exploits de 2017. Mais après plusieurs tentatives décevantes depuis une semaine, Barguil n’a même plus tenté le coup. Son score pour 41 fantamillions reste donc bloqué à 38 points. Une misère pour les 17 équipes qui ont espéré une renaissance de l’ancien roi de la montagne.

 

La question du jour

Après deux semaines d’inintérêt général, la lutte pour le classement de la montagne a soudain pris un tournant plutôt intéressant.  Sept points séparent le premier, Richard Carapaz, du troisième, Primoz Roglic, avec Tadej Pogacar intercalé à 2 points du leader. Si l’étape de vendredi ne prévoit qu’une difficulté de 4ème catégorie, le contre-la-montre de samedi offrira les points d’un col de première catégorie pour le meilleur temps de la montée de la Planche des Belles Filles. Plusieurs médias ont directement parlé de la possibilité de Carapaz de faire la première partie du CLM tranquillement avant de tout donner dans la montée. Il aurait donc un avantage sur Roglic et Pogacar qui vont faire toute la course à fond. Alors est-ce qu’une balade de 30 kilomètres permettra vraiment de monter plus vite que les meilleurs grimpeurs du Tour ? Pour rappel, Giulio Ciccone avait réussi son coup lors du prologue du Giro en 2019, mais la montée ne faisait que 2 kilomètres.

 

Comments

J'ai perdu très gros sur la dernière étape moi, je frottais le top 3 avec le fameux combo Pog & Rog avec mon Dumoulin en embuscade comme Eddy, mais mon petit Hirchi a été victime d'une coalition injuste qui lui fait perdre le maillot à pois qu'il allait prendre ainsi qu'un petit podium minium sur l'étape du jour...

En espérant que Marc récupère un petit meilleur combatif et que Tom nous fasse un contre la montre comme il savait les faire. Bravo aux audacieux (ou fous) qui avaientt Kwiatkowski dans la sacoche.

Moi c'est lors de la première étape que j'ai tout perdu. Faut dire que j'avais été complétement fou de choisir Tibopino.... Cela dit, la sélection de Kwiatko était assez raisonnable dès lors que le craquage de Bernal n'était pas totalement imprévisible après son inquiétante prestation au Dauphiné