L’australien s’est joué du tenace Geoghegan Hart et s'impose en maestro aux lacs de Cancano au terme d'une journée qui laissera des traces. Pello Bilbao termine troisième et effectue la belle affaire avant le sprint final.

Mais le fait du jour, c'est évidemment la prise de pouvoir de Wilco Kelderman, cinquième de l’étape à plus de deux minutes de Hindley. La défaillance d'Almeida, en rose depuis deux semaines, lui permet d’endosser timidement la convoitée tunique mais il s'en est fallu de peu pour que le graal lui file entre les doigts. Le batave a souffert et a clairement montré ses limites dans les terribles pourcentages du Stelvio, il a bien failli craquer mais sauve l’essentiel, à savoir, le maillot de leader. Pour Almeida, les pentes étaient trop rudes et le courageux portugais est aujourd’hui relégué à la cinquième place. Mais, sous l’impulsion d'un survolté Rohan Dennis, elles l’ont également vite été pour tous les autres favoris qui n’auront eu rapidement d’autre choix que de limiter la casse. Pour Bilbao et Fuglsang, ça ne s’est pas trop mal passé mais pour Nibali, Pozzovivo et autre Majka, la pilule est plus dure à avaler. À moins d’un craquage total ou d'un inimaginable renversement de situation, la messe semble dite et on ne voit que le contre-la-montre final pour permettre à Bilbao de venir menacer l’ordre du podium.

Au FantaGiro, La Bomba plie mais ne rompt pas. Malmené par le coup de mou d’Almeida, le leader depuis presque deux semaines sent le vent tourner et va devoir s’accrocher pour ne pas se prendre une insidieuse bordure. Loin des tracas du Général, c’est Sunweb qui gagne l’étape avec les huit coureurs de l’équipe hollandaise au sein de sa team.

Le bon plan

Pour Jai Hindley, la belle aventure continue et sa victoire aujourd’hui lui permet de continuer de rêver tant et plus. L’australien a montré qu’il était très fort, au point de décramponner son leader, et prouve que son début de saison en fanfare et un bon Tirreno ne devaient rien au hasard. Opportuniste en diable, Hindley est désormais deuxième et il reste une étape de montagne où il pourrait à nouveau se montrer le meilleur. Les trois Fantateams à y avoir cru se frottent déjà les mains, encore plus certainement si le butin pouvait encore un peu s’alourdir.

Le mauvais plan

La perte du maillot rose pour Almeida n’est certes, pas un drame, mais il aurait été plaisant de voir le bonhomme aller au bout. Le portugais a été épatant et il a su donner, de par sa fougue et son talent, un petit air rafraîchissant sur ce bien mièvre Tour d’Italie. C’est bien dommage mais le jeune portugais n’a pu s’accrocher aux meilleurs ce jeudi et ne terminera sans doute pas sur un podium qu’il avait, sans conteste, largement mérité. Sans aucun doute, on reverra très vite le brillant équipier d’Evenepoel qui doit encore plus se mordre les doigts de n’avoir pu se joindre à la nouvelle « Wolfpack Party ».

La question du jour

Vincenzo Nibali fait bien peine à voir depuis le départ de Sicile. Le Squale, c’est tout de même six top3 sur ses six dernières apparitions au Giro depuis 2010. S’il fait top10 dimanche, dans les conditions actuelles, ce serait déjà pas mal. À l’image d’autres grognards, le requin peine, aujourd’hui, à mordre et semble tout doucement se diriger vers la tranquille lagune. La fin d’une légende… ?

Comments

Oui, ca fait mal de voir Nibali aussi loin. Qu'il perde du temps dans le Stelvio, ça pouvait se comprendre, mais qu'il soit incapable de reprendre moins d'une minute à Fuglsang dans le descente montre que lui même n'y croyait plus. Pour finalement terminer avec Almedia et Pernsteiner... c'est triste. Sur la page de mon profil, il est le "Favourite Rider" avec 17 présences dans mes fantateams et puisqu'il devance Sagan (14), Quintana (11), Aru, Valverde et Alaphilippe (10), il le restera encore quelque temps.