Vuelta 2022 podium etape 13

Sans connaître dans les détails les rues du bled de Montilla, on avait beaucoup d’incertitudes sur le type d’arrivée que cette treizième étape pouvait nous réserver. Un sprint massif malgré tout? Une arrivée pour purs puncheurs? Pour les hommes du général comme Roglic? Mais dans chaque scénario, un nom sortait du lot: Mads Pedersen. Ce n’est donc pas une grande surprise si le porteur du maillot vert a surclassé ses adversaires, même si on ne s’attendait peut-être pas qu’il gagne avec une aussi large avance. Preuve que le sprint était dur, avec cette dernière rampe à 5% très difficile à gérer dans un emballage final. 

Piqué à vif par le prono-provoc d’Eddy Breckx qui reprochait à Pascal Ackermann de partir trop tôt à chaque sprint, l’Allemand a relevé le défi, accepté la provocation et est parti encore plus tôt que d’habitude, presque aux 500 mètres, lorsque les premiers purs sprinters comme Merlier et Groves commençaient à reculer. Il est parti de tellement loin qu’on a d’abord pensé à une attaque de finisseur de Joâo Almeida, avant de voir que c’était bien Pascal Ackermann qui a tenté un coup de poker. Parfaitement placé, Mads Pedersen a laissé faire avant de produire son effort et sauter l’Allemand à 100 mètres de l’arrivée pour s’imposer avec plusieurs longueurs d’avance sur un Bryan Coquard sorti du diable-vauvert pour s’offrir une deuxième place réconfortante devant Ackermann, Fred Wright, Danny Van Poppel et Quentin Pacher.

Les hommes du général ont passé une journée assez tranquille, même si le bulletin Covid quotidien a bien faillit renvoyer un autre leader à la maison. Juan Ayuso a en effet été testé positif mais à pu rester en course grâce à une charge virale réduite. Certains crient à la farse, mais on imagine qu’il y a des règles et on espère surtout qu’elles s’appliquent à tout le monde de la même manière.

Solidus, le Remco Evenepoel du fantapeloton, poursuit sa belle aventure en s’offrant même une victoire d’étape en maillot rouge. L’avance augmente, mais les prétendants au trône sont nombreux et comptent bien utiliser le week-end dans la Sierra pour préparer la contre-attaque.

Le bon plan du jour

Mads Pedersen avait déjà montré une belle condition et obtenu de bons résultats depuis le départ aux Pays-Bas. Il lui manquait la cerise sur le gâteau, celle qui transforme un investissement rentable en bon plan incontournable. Le maillot vert était le grand favori du jour, il n’a pas tremblé pour cueillir sa première étape et conforter sa leadership au classement à point. 830 points dans la besace, c’est pas mal pour 42 fantamillions, surtout qu’il reste quelques occasions pour se mettre en valeur et que le maillot vert ne devrait pas lui échapper s’il arrive à Madrid.

Le mauvais plan du tour

Certains pensaient peut-être qu’à ce stade de la course, le sprinter ayant plus de 800 points au compteur devait être Tim Merlier. Le champion de Belgique était en effet le sprinter le plus rapide sur papier et une razzia de victoires face à des coureurs en perte de vitesse comme Bennett ou Ackermann était une option réaliste. Mais le sprinter n’est visiblement pas en forme et son équipe est plus composée de grimpeurs-baroudeurs que de rouleurs et poissons pilotes. A Montilla, il a raté une nouvelle occasion et il faudra qu’il arrive à Madrid pour tenter de limiter la casse, ce qui n’est pas gagné. 

Le prono-provoc pour la 14eme étape

Profitant de l’abandon pour Covid de la plupart des leaders à qui il avait claqué la bise après l’arrivée à Estepona jeudi, Juan Ayuso s’impose et endosse le maillot rouge laissé vacant par un Remco enragé.

Le débat du jour

En regardant les étapes à venir pour prévoir les possibles attaques au maillot rouge, on se rend compte qu’il n’y a pas de vraie étape de montagne avant la fin du tour. Et par vrai étape de montagne, on entend une étape sans un mètre de plaine, avec plusieurs cols de première, voir hors catégorie, qui s’enchaînent, des pourcentages à double chiffre qui n’en finissent plus. Avec beaucoup de générosité, on pourrait classer la vingtième étape dans cette catégorie, mais pour le reste ce sont toujours les mêmes profils: une centaine de kilomètres de plat avant un final avec un ou deux cols à grimper. Bref, c’est quoi ce parcours bidon?

Comments

Concernant le covid, des règles, il y a, c'est certain ! De là à ce qu'elles s'appliquent à tout le monde de la même manière, pas sûr que Yates ou Sivakov en soient intimement convaincus... Leur charge virale était elle tellement plus conséquente ? Pas plus sûr que ça... Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'elle nous a privés d' une belle bagarre. Ça serait intéressant de savoir ce que dit vraiment le protocole qui doit faire grande part au subjectif. Mais bon, pour le spectacle, tant mieux qu'Ayuso reste en course, pour l'équité, joker !

Concernant Ayuso, c’est confirmé que la team UAE à une machine pour analyser la charge virale via un test PCR que les autres équipes n’ont pas. Ça avait sauvé Majka lors du Tour. Comme disait l’autre, sans les mêmes avocats on n’aura jamais la même justice pour tous… 

Je pense qu'on est tous content qu'Ayuso puisse continuer... mais c'est bizarre: du coup UAE teste ses coureurs tous les jours? Parce que les controles obligatoires c'est que sur les jours de repos. Du coup quel est l'interet de tester les coureurs s'ils n'ont aucun symtômes?