On l’avait dit et répété avant la course : Milan-Sanremo est une classique imprévisible et dont le scénario est loin d’être écrit à l’avance. Cette année, il n’y a pas eu de neige, mais la pluie a suivi le peloton pendant tout le parcours, ce qui a rendu la course encore plus difficile et a surtout obligé les coureurs à laisser des forces le long de la route. Après la classique échappée matinale, quelques abandons important comme ceux de Renshaw, Petacchi, Ulissi et Kwiatkowski, c’est Vincenzo Nibali qui a lancé les hostilités sur la Cipressa, en profitant de ses qualités de descendeur pour distancer le groupe des favoris. Le requin de Messine a réussi à prendre près d’une minute d’avance, mais n’a pas réussi à maintenir son avantage dans la plaine et a été repris dans les premières rampes du Poggio. A part une attaque de Rast et Battaglin et quelques accélérations des BMC Gilbert et Van Avermaet, il ne s’est pas passé grand-chose dans la dernière difficulté du jour. John Degenkolb a juste eu la mauvaise idée de crever un pneu aux pieds de la montée, perdant ainsi toute chance de lutter pour la victoire, alors qu’André Greipel a perdu les quelques mètres qui lui ont coûté trop d’efforts dans la descente pour pouvoir se lancer dans le sprint. Parmi les favoris de la veille en cas d’arrivée au sprint, les autres principaux absents étaient Arnaud Démare, Andrea Guardini, Thor Hushovd, Brian Coquard, Michael Matthews et Heinrich Haussler, mais sinon, les principaux prétendants à la victoire étaient bien présents.

Le grand favori pour le sprint final était donc clairement Mark Cavendish, mais le britannique n’avait plus que Zdenek Stybar pour lui lancer le sprint et n’a de surcroit pas eu les forces nécessaires pour faire parler sa pointe de vitesse légendaire. Par contre, grâce notamment à un travail énorme de Luca Paolini, le norvégien Alexander Kristoff lançait le sprint de sa vie pour remporter assez largement la plus importante victoire de sa carrière. Le leader de Katusha a devancé Fabian Cancellara, Ben Swift, Juan-José Lobato et Cavendish. Mention particulière pour Cancellara qui obtient son quatrième podium consécutif sans victoire à Sanremo en battant de vrais sprinters et en prouvant encore une fois que quand la course se fait sérieuse, Spartakus est toujours là. Dommage pour lui qu’il soit encore une fois tombé sur plus fort que lui, car une victoire devant les ténors du sprint aurait été une des plus grandes démonstrations de force de sa carrière. Autre mention spéciale pour le grand favori de la veille Peter Sagan. Le slovaque a fait travailler son équipe toute la journée et était en position idéale à 300 mètres de l’arrivée. C’est vrai qu’il a été un peu enfermé par Stybar lors du sprint, mais Sagan n’avait pas l’air d’avoir les forces nécessaires pour remonter les coureurs devant lui et doit finalement se contenter d’une décevante dixième place. On avait noté qu’en première partie de saison, Sagan était moins « cannibalesque » que l’année dernière, mais on pouvait penser qu’il préférait se concentrer sur les grands rendez-vous. Pourtant Sagan a échoué là ou tout le monde l’attendait et devra prouver dans les prochaines courses qu’il est encore aussi fort qu’il l’a été en 2013.

Avec Kristoff, Cancellara, Sagan et la douzième place de Salvatore Puccio, El Diablo remporte la course du jour au Fantaclassics avec 154 points. Il devance la team Classé X qui obtient 152 points sans Kristoff mais avec Cancellara, Lobato, Cavendish et Sagan. La Team4tagtik avec Kristoff, Stybar, Offredo et Gilbert prend la troisième place du jour. En plaçant les deux premiers de la première grande Classique, El Diablo fait coup double, puisqu’il prend aussi la tête du classement général du Fantaclassics avec 19 points d’avance sur un toujours coriace Eddy Breckx et 21 points d’avance sur l’armada de la Polska Team. Les autres teams ne sont pas loin, et il y a encore de nombreuses courses au calendrier, mais El Diablo a réussi un beau coup en prenant beaucoup de points à Milan-Sanremo avec ses hommes de pointe pour les classiques flandriennes, à savoir Kristoff et Cancellara. Si le premier pourrait être quelque peu rassasié après la victoire sur la Primavera, le second aura une belle revanche à prendre dès que le terrain lui sera à nouveau favorable. En tous les cas, la semaine qui vient et ses trois courses (A travers la Flandre mercredi, le GP de l’E3 vendredi et Gand-Wevelgem dimanche) sera importante pour confirmer les rapports de force qui ont l’air de se dessiner.

Rendez-vous donc mercredi, où l’on ne trouvera probablement pas les coureurs présents dimanche sur les routes italiennes, mais où on assistera à une belle bagarre entre les spécialistes restés au nord pour préparer au mieux les trois prochaines semaines. Le Fantaclssics est définitivement lancé.

Le bon plan du jour

Voir deux coureurs à moins de trois fantamillions prendre la troisième et quatrième place d’une Classique, est relativement rare. Pourtant, Ben Swift et Juanjo Lobato del Valle ont réussi à prendre des places d’honneur alors qu’on aurait difficilement parié sur leur présence devant après une course de près de 300 kilomètres. Si personne n’avait parié sur Swift, Lobato del Valle a été déniché par plusieurs fantateams, notamment Polska Team et Classé X qui se trouvent aujourd’hui dans le top-5 du classement général grâce au jeune sprinter espagnol. Bien joué.

Le mauvais plan du jour

André Greipel valait 8 fantamillions. Il avait plus ou moins quatre courses pour ramener un maximum de points : Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Milan-Sanremo, Gand-Wevelgem et le GP de l’Escaut. Après les deux premières courses, le compteur du Gorille de Rostock est toujours à zéro. Le mauvais plan n’est pas encore acté officiellement, mais ça risque de ne pas tarder…

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