Alors que le peloton s’apprête à vivre trois jours dans les Alpes, la 12ème étape a été courue à un rythme effréné, du début jusqu’à la fin, avec une belle victoire de Ion Izaguirre qui a réussi à s’extirper du groupe d’attaquants dans la dernière difficulté du jour. Un groupe qui s’était formé après plus de deux heures de course et d’innombrables tentatives qui ont petit à petit fait sauter une grande partie des gladiateurs et des prétendants à une échappée qui, il y a quelques années, aurait tranquillement pris la poudre d’escampette dans les premiers kilomètres. Mais les époques ont changé, et lorsque le bon coup est parti, le peloton principal comprenant les leaders du général était formé d’une quinzaine de coureurs, alors qu’il restait 90 kilomètres à parcourir. Une étape folle. On était presque essoufflé dans notre canapé pendant plusieurs heures. Merci messieurs !

Ayant pour une fois réussi à entrer dans le bon coup, Mathieu Van der Poel a tenté d’anticiper la bagarre entre les grimpeurs se trouvant à l’avant comme Thibaut Pinot, Guillaume Martin, Matteo Jorgenson, Ion Izaguirre, Mathieu Burgeadeau ou Tobias Johansson. Van der Poel est parti en solitaire alors qu’il restait deux cols à gravir, mais le parcours était trop dur pour le vainqueur de Milan-Sanremo et de Paris-Roubaix qui s’est écroulé dans le final : à un kilomètre du sommet du dernier col, il était dans le premier groupe. Après avoir dû hisser drapeau blanc, il termine à 5’23 du vainqueur et même une minute derrière le peloton. Avec MVDP, c’est tout ou rien. C’est comme ça. Le prix de la combativité qui lui a été offert n’est qu’une maigre consolation pour le champion néerlandais qui n’aura plus beaucoup d’opportunités pour espérer lever les bras sur cette Grande Boucle.

La victoire d’étape s’est donc jouée dans la dernière ascension de deuxième catégorie, et alors qu’on pensait qu’il allait se sacrifier pour son équipier Guillaume Martin, Ion Izaguirre a placé l’attaque décisive avant la bascule. La fatigue et l’excellent travail de sape de Martin a permis au coureur basque de s’envoler vers la victoire et offrir un deuxième succès aux co-régionaux du Grand Départ après celui de Pello Bilbao il y a deux jours. Les leaders du général sont arrivés groupés à quelques minutes du vainqueur. Il n’y a pas eu de dégâts, mais les efforts fournis pourraient se payer dans les prochains jours, même si, paradoxalement, on a peur de s’emmerder pendant les étapes de haute montagne.

Au Fantatour, c’est la Team Bolan qui l’emporte grâce à Izaguirre et le trio magique Pogacar-Vingegaard-Philipsen, alors que Pogagaard reste en tête du classement général.

En parlant de la région d’Euskadi, comment ne pas mettre en avant la très belle performance de Patxi qui était le seul à avoir misé sur Izaguirre pour obtenir 600 points et prendre la tête du concours du Prono du Jour. Comment on dit bravo en basque ?