L’arrivée au sprint était prévue pour la troisième étape du Giro, la dernière aux Pays-Bas. L’arrivée au sprint a bien eu lieu. L’échappée matinale comprenait entre autres deux des attaquants de la veille, Marteen Tjallingi et Giacomo Berlato, le premier remportant à nouveau le prix du combatif du jour et le maillot bleu du classement de la montagne, le deuxième restant à nouveau les mains vides, plus deux nouveaux camarades, à savoir Johan Van Zyl et Julian Amezqueta. Avec le prix et le classement de la plus longue échappée, nous assistons au Giro à une nouvelle variable de l’attaque matinale. Celle en deux temps. Il y a d’abord un groupe de coureurs qui s’en va, pour montrer le maillot, chercher les points des sprints intermédiaires et du classement de la montagne. Ensuite, lorsque le peloton est en train de revenir, il y a un coureur du groupe de tête qui part et tente de résister en solitaire. En vain évidemment, mais du coup il remporte le Premio della Fuga. Lors de la première étape ce fut Gicaomo Berlato qui a tenté sa chance. Dimanche c’était le tour de Van Zyl qui a d’ailleurs résisté un peu plus longtemps. Soit.

En tous les cas, on a de nouveau eu droit à une démonstration de celui qui est visiblement redevenu le meilleur sprinter du monde. Lancé parfaitement par Fabio Sabatini, Marcel Kittel a donné trois coups de pédale, a pris cinq mètres à tous les autres et a eu le temps de se coiffer avant de lever les bras à son aise. Le doublé et le maillot rose en prime pour Kittel. Par contre, le top-10 du jour est assez différent de celui de la veille. Exit Modolo, Ruffoni, Ewan et Amador, place à Viviani (2ème), Greipel (4ème), Zabel (9ème) et Mohoric (10ème). D’autres sprinters comme Belletti (11ème) ou Pelucchi (13ème) qui avaient raté le premier sprint font un peu mieux que le jour précédant, mais par contre, toujours pas de traces de le top-15 de Jakub Marezcko, Alexej Tsatsevic, Meigh Howard ou Sonny Colbrelli. On notera aussi que le slovène Primoz Roglic a été victime d’une chute qui lui a fait perdre plus de 6 minutes et sa troisième place au classement général. Encore plus malchanceux, Jean-Christophe Péraud et Silvain Dillier ont dû abandonner la course après être fini à terre.

Comme Kittel, l’équipe Les Cyclistes Volants réédite la victoire de la veille au Fantagiro en faisant valoir son trio de sprinters Kittel-Greipel-Démare associé à Tom Dumoulin. Les Cylistes Volants prennent aussi la première place du classement général en devançant la Team Spritz de 17 points. Une Team Spritz qui se classe malgré tout à la troisième place du jour grâce notamment à Tobias Ludvigsson qui continue d’engranger des points, que ce soit au classement général ou au classement des jeunes. La deuxième marche du podium de l’étape du jour est quant à elle occupée par le duo de sprinters Bombs et Chimu Furupuni. Alors qu’elles sont remplies de jet-men, ces deux équipes ratent une nouvelle fois le rendez-vous avec la victoire. On pourrait presque parler du syndrome André Greipel, car si lors de la première étape il leur a manqué Sasha Modolo pour venir inquiéter Les Cylistes Volants, cette fois, c’est Giacomo Nizzolo qui était le sprinter manquant du groupe. Ce n’est probablement que partie remise, même si Modolo et Nizzolo risquent aussi de se retrouver à deux dans le top-5 les prochaines fois…

En attendant, le peloton s’envole vers le sud de l’Italie où il repartira mardi pour la quatrième étape, après le premier jour de repos. Quelque chose nous dit qu’après cette parenthèse néerlandaise très bon enfant, le Giro entrera réellement dans le vif du sujet dès qu’il abordera les routes sinueuses de la Calabre.