2042 – Ce sont les points rapportés par le vainqueur du Giro, Vincenzo Nibali. Il est aussi le coureur le plus prolifique du Fantagiro même si se limiter au concours fantacycliste pour relater les exploits du Requin de Messine est réducteur. Car Nibali a réellement réussi un numéro hors du commun lors des deux dernières étapes dans les Alpes. Une remontée rarement vue dans l'histoire récente des grands tours. Après la journée en demi-teinte lors de l'étape reine des Dolomites, Nibali a vécu trois jours très difficiles, avec un contre-la-montre catastrophique et l'étape suivant le jour de repos, où il a d'abord tenté d'attaquer avant de craquer complètement et se retrouver à près de cinq minutes du maillot rose au classement général. A ceux qui évoquaient un possible abandon, Nibali a répondu par le panache. Evidemment, la chute de Kruijswijk dans la descente de l'Angel lui a largement facilité la tâche, encore fallait-il lâcher et reprendre du temps à Chaves et Valverde. On se souvient alors des interviews d'avant Giro, lorsque le Squale mettait l'accent sur l'importance d'être au top de la forme en troisième semaine, et on se rend compte que les plans ont fonctionné à merveille. Il faut souligner que pour le deuxième grand tour consécutif, les Astana ont réussi à prendre le maillot de leader à l'avant dernière étape grâce à un travail collectif remarquable. Ce qui prouve encore une fois qu'on gagne difficilement un tour de trois semaines sans une équipe de taille.

Il y a quelques jours, on se préparait à conseiller à Nibali de laisser tomber les grands tours et de tenter sa chance sur les classiques et notamment Paris-Roubaix. Aujourd'hui, après une des plus impressionnantes pages de l'histoire du cyclisme, on a juste envie de le revoir sur le Tour de France.

25 – Le prix des deux plus belles surprises de ce tour d'Italie qui ont aussi été les grands protagonistes du Fantagiro: Bob Jungels et Steven Kruijswik. Une fois n'est pas coutume, c'est en dessous des 30 fantamillions qu'il fallait aller chercher les coureurs pour faire la différence. Le Luxembourgeois Jungels pouvait être une bonne alternative à Dumoulin ou Cancellara pour tenter de prendre un bon départ grâce au prologue, mais qui aurait dit qu'il allait endosser le maillot rose et surtout défendre une place dans le top-10 final et remporter le maillot du meilleur jeune? Jungels a montré qu'il sait grimper, rouler et sprinter. Un coureur très complet qui a le futur devant lui. Mais attention, car les exemples récents de Tony Martin ou Michal Kwiatkowski ont montré que réussir un bon tour lorsqu'on est jeune ne garantit pas forcément de devenir un crac sur les courses de trois semaine avec l'âge.

Steven Kruijswijk est quant à lui passé très près d'une énorme victoire qu'un pays entier attend depuis plusieurs décennies. Nul ne doute que sans sa chute dans la descente du col de l'Agnello, le batave aurait géré son avance et remporté la victoire finale. Ce n'est probablement que partie remise, tant son aisance dans les premières étapes de montagne était impressionnante. Mais Kruijswijk devra surtout éviter de subir le syndrome du looser malheureux qui a marqué les carrières de tant de prédécesseurs au sein de sa formation. On a presque envie de mettre en jeu un maillot Rabobank lors du prochaine Fantatour, histoire d’avoir un article retraçant toutes ces déceptions…

6962 – Ce sont d’ailleurs Kruijswijk et Jungels qui ont fortement contribué au score final de la team Ciclo Giro, qui permet à Wieler d’être le grand gagnant du Fantagiro 2016. Ce fantamaillot rose est la première grande victoire de Wieler au fantacycling. Une victoire obtenue à la 26^ème tentative… Un prix à la persévérance donc. Toujours est-il que Ciclo Giro a surtout eu le mérite d’associer les deux bons plans à 25 millions dans la même équipe, ce que personne n’a fait. Avec Chaves, Kittel, Uran, Ewan et Anton, Wieler avait fait le choix de miser sur un nombre plus important de semi-leaders plutôt que de prendre quatre favoris à plus de 40 millions, ce qui a été la tactique de la plupart des fantamanagers. Bien vu, mais attention, ça ne fonctionne pas toujours car le score de 6962 points est le plus bas jamais obtenu par un vainqueur d’un fantatour. Le retour de Nibali dans les derniers jours a donné des sueurs froides au cyclotouriste du fantapeloton qui résiste néanmoins au retour de ses adversaires et pourra choisir quel maillot vintage (PDM ou celui Polti) il souhaite remporter. 

1782-1785 – Il ne s’agit pas d’une période historique particulière sous Louis XVI, mais bien des scores presque identiques des deux coureurs qui complètent le podium du Giro : Esteban Chaves et Alejandro Valverde. Le colombien a lui aussi bénéficié de la chute de Kruijswijk pour prendre la deuxième place finale, mais il faut dire qu’il a effectué un Giro remarquble et a amené un sourire et une fraîcheur qui ont fait du bien à la course. Toujours avec les meilleurs, presque toujours attentif dans les étapes de plaine comme en descente, Chaves a finalement dû s’incliner devant Nibali, plus par manque d’expérience que par manque de jambes. Dans les deux dernières étapes de montagne, il a en effet commis l’erreur qui lui a déjà coûté des pertes de temps dans le passé, à savoir se mettre dans le rouge pour avoir voulu suivre plus fort que lui. Que ce soit dans la montée vers Risoul ou dans le col de la Lombarde, Chaves a voulu suivre Nibali avant de craquer de manière évidente. S’il était monté à son rythme, sans se soucier de celui des autres, il aurait peut-être pu gérer son avance sur le Squale de Messine. Il devra prendre exemple sur Alejandro Valverde, car au niveau de la gestion de l’effort et de ses limites, il n’y a pas meilleur que l’Imbatido. Valverde venait pour la première fois sur le Giro avec comme objectif déclaré une victoire d’étape et un podium final. Objectif rempli. Comme toujours ! Et si sa manière de courir peut être irritante, il faut bien avouer que Valverde est un très grand champion avant d’être un placement extrêmement sûr au fantacycling.

7 – Comme le nombre de coureurs qui forment la Team Luigi Rosa depuis le départ d’Appeldorn. Comment est-ce possible ? Bein oui, pour anticiper la création des fantateams et ne pas uniquement ouvrir les inscriptions lorsque toutes les formations sont confirmées, nous avons ouvert les inscriptions plus tôt, avec une liste de coureurs non encore définitive. Le bon Loagval a du coup pris deux coureurs qui n’étaient finalement pas au départ et n’a pas adapté sa team avant l’échéance. Il n’était pas le seul dans le cas. Mais visiblement, il vaut mieux prendre 7 bons coureurs qui terminent le Giro plutôt qu’en prendre 9 et finir le tour avec 2 ou 3 coureurs (les fantamangers concernés se reconnaîtront). En plus, Luigi Rosa et son quatuor Nibali-Valverde-Kruijswijk-Amador ont longtemps fait peur à tout le fantapeloton. Avant de finalement se contenter de la deuxième place. Le déroulement des trois dernières étapes et les prestations de Chaves lui auront couté cher. Reste à connaître un élément avant de lui offrir un des deux maillots vintage : qui étaient les deux coureurs non partants qui faisaient partie de la team Luigi Rosa à l’origine ?

6472 – Comme les points obtenus par le troisième du classement général : Tomyteam. Tomymoon avait trouvé le moyen de placer 5 leaders du général (Nibali, Majka, Chaves, Kruijswijk et Pozzovivo) dans sa team, ce qui en a longtemps fait un des favoris pour la victoire finale, surtout après l’abandon de Landa et les défaillances d’Uran. Mais malheureusement pour Tomy, le traître dans le groupe mesure 1m65 et vient du Sud de l’Italie. Il s’appelle Domenico Pozzovivo, coûtait 32 fantamillions et a rapporté la misère de 85 points. On compatit quand même un peu, car trouver le premier, deuxième, quatrième et cinquième du classement général final et ne pas gagner le Fantagiro… ça fait mal !

7 sur 7 – Comme le nombre de victoires allemandes dans les 7 étapes prévues pour sprinters. 2 pour Kittel, 3 pour Greipel, 1 pour Arndt et une pour Roger Kluge qui a anticipé les jet-men à Cassano d’Adda. Comment dit-on Vini, Vidi, Vici en allemand ?

12 – Comme le nombre de podiums obtenus par Giacomo Nizzolo sur le Giro. A Turin, lors de la dernière étape, le maillot rouge pensait avoir enfin vaincu la malédiction qui lui avait empêché d’obtenir une victoire d’étape sur la course rose malgré de nombreuses tentatives. Il a levé les bras, poussé un cri libératoire avant de se faire déclasser par les juges de course pour comportement incorrect lors du sprint. Sorry man, ce sera pour une autre fois… En même temps, qu’aurait dit la presse si c’était Niklas Arndt qui avait été déclassé au profit d’un italien ?

279 – Les points obtenus par le coureur au meilleur coefficient de ce Giro : le russe Alexander Foliforov. Son échappée lors de la dernière étape de montagne lui permet de devancer son compatriote Alexander Porsev qui doit se contenter de 245 points pour le plus grand malheur d’Eddy Breckx, le seul à avoir misé sur un des très bons plans de ce Giro. Si la prestation de Foliforov lors du contre-la-montre de l’Alpe di Siusi reste une énigme, on peut toutefois mettre l’accent sur les excellents résultats de Porsev qui est tout simplement le sprinter le plus régulier de ce Giro :  6^ème, 5^ème, 7^ème, 5^ème, 6^ème, 4^ème. On en rêve de coureurs aussi fiables pour un fantamillion.

10526 – Comme les points obtenus par la team idéale. Elle coûtait 198 millions. Voici sa composition :

• Vincenzo Nibali – 52 fanatamillions – 2042 points
• Bob Jungels – 25 fantamillions – 2005 points
• Steven Kruijswijk – 25 fantamillions – 1804 points
• Esteban Chaves – 39 fantamillions – 1782 points
• Andrey Amador – 18 fantamillions – 999 points
• Marcel Kittel – 27 fantamillions – 815 points
• Damiano Cunego – 10 fantamillions – 555 points
• Alexander Foliforov – 1 fantamillion – 279 points
• Alexander Porsev – 1 fantamillion – 245 points

Bon, il faut dire que ça fait bizarre de voir Damiano Cunego et deux russes dans la team idéale… mais ça fait partie du jeu.

1111 – Tom Dumoulin ne figure pas dans cette team idéale, malgré le fait que le Papillon de Maastricht a rempli son objectif en prenant le maillot rose lors du prologue au Pays-Bas. Mais Dumoulin a visiblement eu des problèmes physiques qui l’ont empêché de faire ce que 25 fantamanagers espéraient : frapper un gros coup lors du contre-la-montre du Chianti et résister le plus longtemps possible. Bon, on s’en fou un peu de ce qu’espéraient les fantamangers, mais il est vrai qu’on aurait bien voulu voir ce dont Dumoulin était capable. A suivre... 

99 – La 99^ème édition du Giro d’Italie restera dans toutes les mémoires comme un des tours les plus passionnants de l’histoire récente du cyclisme. Un Giro qui risque de devenir une référence lorsqu’il faut se souvenir d’une course particulièrement serrée et spectaculaire. Un maillot rose qui change d’épaules à plusieurs reprises sans que toutefois leur détenteur ne sorte complètement du classement général (Jungels, Amador, Kruisjwijk, Chaves). Des chutes, des abandons, des exploits, des défaillances, des retours, des retournements de situation. Trois maillots roses dans les trois derniers jours. On avait rarement vu ça. Si en plus on y ajoute les calins entre Nibali et les parents de Chaves à l'arrivée à Sant'Anna di Vinadio ainsi que la sincère accolade en direct télévisée de Valverde à son rival italien au terme de la même étape, le tableau est tout simplement parfait.  Et maintenant, ça risque d’être encore plus difficile de se coltiner le Tour de France avec les trains des SKY et les moulinettes de Froome qui tuent tout suspens dès la première montée, alors que Quintana et les Movistar défendent ardemment leur deuxième place…