Nous voici au départ du 100e Giro de l’histoire, ce Giro qui lie les générations et imprime ses légendes dans les mémoires.  De l’autre côté de l’écran, le fantapeloton a fait son chemin et s’organise… beaucoup l’ont rejoint au fil des ans et sont venus concurrencer les vieux briscards du FantaCyclisme. De quoi parcourir l’album photo des faits marquants et performances qui ont  fait la légende du FantaGiro et de sa course rose…

2011 et 2012 – Le FantaGiro en noir et blanc

Tout commence en 2011 alors que 4 passionnés et amis d’enfance … tranquillement accoudés au bar de « jeff boulettes », près de Bruxelles, se prennent au jeu du pronostic … Ces amis ce sont El Diablo, Eddy Breckx, le Gitan et Surebet.

Les discussions vont bon train et puisqu’ils ont chacun un avis sur l’issue d’une course cycliste, pourquoi ne pas organiser un grand évènement qui permettra d’élire le plus érudit et filou pronostiqueur de la petite reine. Le Fantacyclisme est né, pointu et second degré.

Si les principes de course et la nature de l’effort sont immuables, on est bien loin à l’époque des moyens techniques « ultra-modernes » d’aujourd’hui. A l’heure du chat en ligne et des likes Facebook, il est bon de se remémorer les organisations d’antan, servies sur feuilles excel et suivies en direct par email, « reply to all » en rafales…

Côté sportif, si les images sont brouillées et les souvenirs confus, il semble bien que la première édition du FantaGiro se soit jouée entre 6 participants seulement. En effet, Wieler et Polska n’hésitent pas à rejoindre l’aventure, le premier étant un fin connaisseur de la Petite Reine, quant au second, il n’avait jamais vu une course cycliste de sa vie, mais était un joueur dans l’âme. Ce premier FantaGiro a vu la victoire d’El Diablo. Celui-ci comptait en ses rangs pas moins que le 1er, le 2e  et 3e du classement final du Giro remporté sur la route par Alberto Contador devant le regretté Michele Scarponi et Vincenzo Nibali. Mais la team était aussi composée de solides mauvais plans comme le Sud-Africain Robert Hunter, Micahel Cherel ou José Sarmiento. Une victoire impensable aujourd’hui qui nous replonge dans l’atmosphère épique des premiers Giro de l’histoire, avec ses étapes dantesques, ses écarts gargantuesques, ses scandales de dopage et ses héros tragiques…

Forte de cette 1ère édition remarquée, le fantacyclisme s’est lentement développé jusqu’à la fin de la saison 2011. En 2012, la 2e du FantaGiro a rassemblé le même groupe de pionniers plus un trio venu d’Espagne parmi lequel le redoutable Dirkanya, seul rescapé.  Ce groupe élargi a cette fois lutté jusqu’au bout et vu la victoire finale du Gitan. Celui-ci comptait dans ses rangs le rookie Battaglin (resté à sec) et avait eu la bonne idée de miser à la fois sur Purito Rodriguez et l’inespéré Ryder Hesjedal… victoire surprise pour une équipe 2 solidement armée, formule qui fera recette jusqu’à nos jours… On se souviendra aussi de la présence d’un certain Mathieu Perget dans la team victorieuse. Il rapporta 3 points avant de poursuivre son aventure cycliste dans des équipes continentales lettone puis indienne.

Côté coulisses, très vite la course fait la chronique des gazettes et la compagnie Lucho Ferrer obtient les droits presque exclusifs. Ses billets quotidiens ne feront que galvaniser davantage la ferveur accompagnant la course au FantaMaillot rose…

Pour les curieux, les résultats excell 2011 et 2012.

2013 – Eddy Breckx « dit OUI » au succès 

En 2013, le fantacyclisme est une passion contagieuse et de nouvelles têtes apportent un sang nouveau. Un site flambant neuf est créé, des fantamaillots vintages imprimés par La Gitane et remis en récompense aux champions par les Editions Lucho Ferrer, qui signent pour l’occasion leurs premiers articles de la série maillots de Légende. L’affluence au fantagiro bat tous les records avec pas moins de 37 équipes inscrites ! Le fantapeloton est en voie de professionnalisation.

Cette édition voit donc plus de moyens, plus de concurrence, et aussi plus d’expérience pour certains des pionniers de la veille, qui savent désormais gérer leurs efforts et leurs prises de risque. A ce jeu-là c’est Eddy Breckx qui prend l’avantage avec son équipe 2 «  Eddy Di Moioui », au nez et à la barbe de tous ceux qui l’avaient surnommé "Poulibreckx", fanta-Poulidor en vertu de ses innombrables ratés ou événements malheureux… Peu se rendent compte à l’époque que c’est la première victoire d’une longue série. Poulibreckx deviendra très vite « le Cannibale » car Eddy va tout avaler pendant les 2 saisons à venir…

Côté Giro, Nibali rapporte le bouquet et le plus de points, le jeune Enrico Battaglin le meilleur coéfficient, on remarque l’émergence d’un certain Fabio Aru dans le sillage de Vincenzo et sent poindre le déclin de la génération Cadel Evans.

Mais la grande révélation de 2013 se nomme Carlos Betancur. Après un premier Giro d’essai en 2011, le colombien de poche se place à la 5e place du général et remporte le maillot blanc du meilleur jeune. Tout ça en finissant sur 4 podiums d’étapes, et en prenant les 4e et 5e places des classements à points et de la montagne. Une réussite explosive qui a pesé 1198 points au Fantagiro, et qui n’aura finalement d’égal que sa chute vertigineuse dans les limbes des mauvais plans éternels. Mais on y croit encore…

Revisitez stats & résultats du FantaGiro 2013

Relire la conclusion : Le Sacre d’Eddy Di Moioui

Le maillot coup de cœur:  par Piticoujou

 

2014 - Eddy Breckx VS Papanache -  Le doublé inégalé

Cette année 2014 fut celle des confirmations : Quintana affirme son potentiel hors-norme en remportant son premier grand tour, Uran resigne pour la 2e marche italienne, Aru grimpe jusqu’au podium en maillot blanc et arrache le meilleur coefficient de cette édition.

Même tendance dans le Fantapeloton: la participation est toujours en hausse avec 64 équipes, les fantamaillots se succèdent, l’engouement est au zénith et les organisateurs ont la bonne idée d’introduire la FantaLeague récompensant les fantamanagers les plus réguliers de la saison.

L’édition 2014 du FantaGiro suit la vague et propose un spectacle resté dans les mémoires. Si Eddy Breckx avait surpris en 2013, il accélère l’année suivante en pulvérisant le record de points avec 9072 unités, cîme inégalée jusqu'à nos jours…

Pourtant malgré l’exploit et les records, la lutte pour le FantaMaillot rose a longtemps été âprement disputée et mis en scène la rivalité historique entre Eddy Breckx et Papanache, comme en 2013. Le coude à coude se solde en 2014 lors de la dernière étape de montagne, et seuls 17 minuscules points les séparent à Trieste !

Un show grandiose et historique qui aura baladé le fantapeloton par tous les sentiments, jusqu’aux antipodes de la passion cycliste. Cette année-là, si Eddy Breckx enchaîne sur sa lancée, accumule les succès et s’en va conquérir sa 2e fantaleague, Papanache va quant à elle définitivement raccrocher cuissards et bidons, d’un trait net et irrévocable… au grand dam de Tutto Bene son mentor…  et d’Eddy le champion, vacillant depuis entre ses mémoires de succès et le vide laissé par son meilleur ennemi de route.

Mais cette édition 2014 connaîtra également sa petite anecdote en demi-teinte, éclaboussée de ce qui a été appelé « l’affaire Mega Mindy ». Certaines équipes ont été soupçonnées d’être des avatars supplémentaires d’utilisateurs voulant faire plus de 2 équipes et multiplier leur chance d’atteindre les lauriers. Il s’est finalement avéré qu’il ne s’agissait pas exactement de cela. « Pas exactement »,  car créer une équipes pour ses enfants de 3 pommes reste discutable… Mais cet épisode et le débat qui en suivi ont au-moins eu le mérite de voir le fantapeloton réagir positivement et réaffirmer son éthique pour des générations… « Vive le fantacyclisme propre! »

Enfin et pour la petite histoire, ce fantagiro a également vu l’émergence d’un type nouveau de fanta-équipe à la prestation étonnante. En effet, la formation The Bombs a longuement mené le classement général du Fantagiro avec une équipe faite uniquement de sprinters ! Bombs termine évidemment très loin au final, mais en troquant un ou deux sprinters (genre Swift et Viviani) par un favori du général comme Quintana, le top-10 était envisageable. Cette tactique donnera des idées à certains pour les tours suivants, mais attention, pour l’instant sans succès…

Revisitez stats & résultats du FantaGiro 2014

Relire la conclusion : Eddy Breckx fait le bis dans le Fantagiro des records

Le maillot coup de coeur: encore par Piticoujou

 

Dans notre prochain numéro,

Nous reparlerons de l’édition 2015 qui marqua l’avènement du fantacyclisme moderne, et évoqueront celle de 2016 qui déjoua tous les pronostics... tout en se remémorant beaucoup d’autres faits et lettres qui ont parcouru l’histoire et l’imaginaire du fantagiro…

En attendant, terminons avec des images d’archives… bon Giro à tous…

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