
C’est désormais acquis, ou presque, sauf incident majeur, Primoz Roglic gagnera bien sa troisième Vuelta ce dimanche à l’ombre de la cathédrale de Compostelle. Et c'est grâce à un somptueux coup de panache d'Egan Bernal que le Slovène s’en est allé cueillir une magnifique victoire au sommet des lacs de Covadonga. Un succès qui lui permet d’asseoir sa main mise totale sur ce Tour d’Espagne et qui lui ouvre les portes d'un sacre que nul n’a jamais pu lui contester. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, et, comme annoncé le matin même, Bernal ne s’est pas caché et a tenté de renverser le nouveau roi. Profitant de l’avant-dernière ascension de La Collada Llomena, à soixante kilomètres de l’arrivée, le petit colombien a placé une mine à laquelle seul Roglic a été capable de répondre. Lopez a bien tenté de prendre le bon wagon mais les deux hommes se sont inexorablement envolés vers la victoire sans que personne ne puisse discuter leur hégémonie. Et même si Bernal finira par craquer à sept bornes de l’arrivée, la bagarre que se sont livrée les deux champions restera gravée dans les mémoires de ce Tour d’Espagne. Primoz Roglic s’impose en solitaire avec une minute trente d’avance, reprend le maillot rouge au malheureux et impuissant Eiking et peut désormais s’offrir un cigare que Purito, en personne, ne lui aurait pas volé. Au final, septième, Bernal n’aura, lui, rien gagné ni rien perdu mais il aura eu le mérite d’y croire et d’apposer sa marque, celle des grands champions. Magnifique ! Sepp Kuss réglera le groupe des poursuivants devant Miguel Angel Lopez et un Adam Yates dépité. Haig, Mas et Madër complètent le tableau sans avoir néanmoins vraiment pu y mettre leur touche personnelle. Quelle étape, on en redemande ! À la FantaVuelta, Grezieux42 est toujours sur du velours en tête du Général malgré la victoire d’étape, pour 3 petits points, de Vamos à la Playa, son fidèle dauphin.
Le bon plan
D’un point de vue purement comptable, le numéro d’Egan Bernal n’aura guère été rémunérateur. Mais d’un point de vue sportif, le colombien nous a régalé et nous a replongé dans le cyclisme qu’on aime, celui où on ne calcule pas et où l’instinct occupe toute la place. À la peine depuis le départ de Burgos, Bernal a retrouvé ses jambes au meilleur moment et, même si ces dernières ont fini par le lâcher, il a eu le mérite de nous offrir le spectacle qu’il nous manquait depuis deux semaines. Les leaders se regardent, les leaders se toisent mais les leaders ne bougent pas. Bernal, lui, l’a fait, il n’est pas de cette race de spéculateur et, si la victoire n’est pas au bout, le colombien aura démontré ce mercredi qu’il faisait partie du cercle fermé des grands cadors de la pédale.
Le mauvais plan
Leader d’une équipe kazakhe à la dérive, Alexandr Vlasov perpétue la poisse qui colle aux basques de l’équipe chère à Vinokourov sur cette Vuelta. Tombé dans la descente de la Collada Llomena, tout espoir de bien figurer à Compostelle dans cinq jours s’est désormais envolé. Certes, Vlasov ne défrayait pas vraiment la chronique jusque là mais il s’accrochait à son rêve de faire un Tour d’Espagne honorable. Après un Giro où, sans tambour, ni trompette, il finit quatrième, le kazakhe avait l’occasion de montrer qu’il n’était pas venu y faire que de la figuration et qu’il pouvait se mêler à la lutte avec les grands. Il n’en sera malheureusement rien et, s’il arrive à repartir ce matin, ce sera, au final, déjà assez bien.
Le Prono-Provoc du jour
Galvanisé par sa dixième place aux Lacs de Covadonga et par le coup de panache de l’aigle de Zipaquira, Clément Champoussin sort les serres et montre qu’il n’y a pas que dans la Drôme provençale qu’on a bien fait de réintroduire les vautours. Le français fait d’El Gamoniteiru sa proie et fond sur les quatre ascensions du jour tel le plus majestueux et charognard des rapaces.
Comments
Mikel Landa 24 pts sur les
Mikel Landa 24 pts sur les grands tours cette année (giro+vuelta)... Pas grave j'y crois encore l'année prochaine c'est la bonne... ou pas :)
C’est beau ce qu’a fait
C’est beau ce qu’a fait Roglic. Vraiment respect. Maintenant, s’il y a bien un jour où il risque d’être un peu en dessous et donc attaquable, c’est aujourd’hui. Attention aux vautours des Movistar...
Enric semblait un ton en
Enric semblait un ton en dessous de ses perfs des premières semaines... Une lueur d'espoir pour les fantamanagers qui ont fait l'erreur de le sous-estimer ?
Etape superbe, Roglic ne s
Etape superbe, Roglic ne s'est pas caché derrère le clm ou les bonifs, content pour lui!
... et sinon, toujours de
... et sinon, toujours de bien jolies photos en page d'accueil du site...