Journée exceptionnelle et qui sentait la poudre avec l’ascension des mythiques Gavia et Stelvio. Et aujourd’hui, si le Giro 2014 se cherchait un patron, il l’a trouvé en la personne de Nairo Quintana. Implacable et sans merci, l’escarabajo de Tunja a finalement bel et bien fini par dicter sa loi au moment où on ne l’attendait presque plus et s’empare au sommet du terrible Val Martello du bouquet du vainqueur et de la tunique rose. Une démonstration qui ne laisse désormais plus place à aucun doute : Le Boss, c’est bien lui !

Incroyables de force et d’abnégation tous les deux, Ryder Hesjedal (2ème) et Pierre Rolland (3ème) auront été les seuls à pouvoir le suivre… presque jusqu’au bout. Mais quand le petit grimpeur décide de vraiment se mettre en branle, nul ne semble pouvoir être en mesure de lui résister. Il remporte haut la main une étape quelque peu chaotique mais assurément magnifique de par le niveau d’intensité et de dureté qu’elle a atteint tout au long de l’après-midi et, de par son issue qui nous promet, si ce n’est pour la première place, une somptueuse et indécise bagarre pour une place au soleil de Trieste. Uran, deuxième, garde une petite marge mais du troisième au neuvième, seules 55 secondes séparent les prétendants aux accessits. Tout est donc encore possible dans ce Giro finalement pas si terne que d’aucuns auraient pu à un moment croire.

Au Fantagiro, Méga Mindy1 (678 pts) remporte d’un boyau mais de fort belle manière l'étape du jour devant un Eddy Breckx (668 pts) piqué à vif et une surprenante Tomyteam (665 pts), toute heureuse d’enfin pouvoir saluer les hôtesses et montrer le maillot aux sponsors.

Au Général, la lutte est également intense, Papanache pose le jeu, breake Bjorn et s’empare de la tête du classement. Des conditions climatiques chères au suédois et qui pourtant lui tétanisent sur le coup complètement les jambes. Une fringale dont Eddy profite également. Ce dernier, en fin renard, lui subtilise pour cinq petits points la deuxième place et voit  le retour de Super Ryder comme une bénédiction pour la suite des évènements. Séparés par seulement 150 unités, autant dire pour l’instant que la roue peut vite tourner entre ces trois-là ! The Bombs, quatrième, rompt mais ne se rend pas là où Méga Mindy1, cinquième, lance un improbable mais complètement crédible retour. Affaire à suivre, d’autant qu’on connait assez bien le pédigrée du buffle de Roux-Miroir…

 

Le bon plan du jour

Quelques bons plans aujourd’hui, dont l’héroïque Ryder Hesjedal (12FM) et le tonitruant Pierre Rolland (8FM), mais la performance du jeune et talentueux Sebastian Henao (1FM) mérite à elle seule les honneurs. Une course épatante, une belle huitième place mais surtout le seul à pouvoir suivre les cadors et à leur tenir tête jusqu’au bout. Et qui sait s’il ne connaissait pas l’ami Rigoberto de si longue date, il aurait peut-être pu finir un cran plus haut. Quand on sait que l’orchidée est la fleur nationale en Colombie, nul doute que le petit frère de Sergio fait partie de la plus belle des espèces. Cinq FantaTeams, dont Papanache, avaient flairé le potentiel prometteur du jeune colombien.

Le mauvais plan du jour

Cette mauvaise blague de vouloir neutraliser le descente du Stelvio et l’absurde imbroglio qui en a découlé est inévitablement l’affront ultime qu’on peut bien faire à une si somptueuse étape. Même si c’est un fait que les conditions météos étaient relativement dantesques, l’incertitude quant à cette neutralisation a duré bien plus que quelques minutes sans pour autant que la dite information n’ait apparemment la moindre influence sur le déroulement de la course. On ne saura donc jamais vraiment ce qu’il s’est réellement dit ou écrit, et si ça pouvait avoir eu une quelconque réelle incidence, quoiqu’il en soit, le petit Nairo avait choisi sa journée pour faire le show et il ne faisait de toute manière pas bon de traîner dans sa roue...              

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