Un Pogacar en mode record

6 victoires d’étape, 20 jours en rose, près de 10 minutes d’avance sur le deuxième, Tadej Pogacar a dominé le Giro comme rarement on a vu quelqu’un le faire. Vu son début de saison et la manière dont il avait dominé le Tour de Catalogne où il y avait une concurrence un peu plus relevée qu’en Italie, ce n’est pas vraiment une surprise. Encore une fois, le Slovène a fait le cannibale tout en restant sympathique et en évitant que la course ne devienne ennuyeuse. C’est plutôt derrière lui qu’on a manqué cruellement de panache, avec un top-5 qui n’a pas changé pendant deux semaines, alors que les coureurs concernés n’étaient pas très éloignés entre eux au classement général. Mais les Martinez, Thomas, O’Connor, Tiberi, Arensman et autre Rubio, ont surtout géré leurs efforts pour garder leur position plutôt que prendre des risques pour une offensive dont ils n’avaient pas les moyens. Il est vrai que pour chacun d’entre eux, la place occupée au classement général d’un grand tour était plutôt inespérée et méritait bien une approche conservatrice. Tadej Pogacar a en tous les cas passé trois semaines sans encombre. Sa quête du doublé Giro-Tour reste d’actualité et même si les adversaires seront d’un autre niveau sur la Grande Boucle, un Pogi aussi royal sera difficile à battre. En attendant, les journaux spécialisés énuméreront les records battus par Tadej pendant ces trois semaines italiennes, mais le record le plus important, celui qui compte vraiment, c’est d’avoir explosé le score maximum qu’un coureur a obtenu sur un fanta-tour de trois semaines. 5.303 points, c’est presque 700 points de plus que son propre record établi lors du Tour 2021. Un cannibale…

Un roi du sprint bicéphale

Contrairement aux leaders du classement général, le parterre de sprinters au départ du Giro était de qualité, avec beaucoup de grosse cuisses prêtes à se livrer bataille dans les emballages massifs. Jonathan Milan et Tim Merlier sont sortis vainqueurs de cette bagarre, avec trois victoires chacun et des miettes pour les autres. Merlier a confirmé son bon début de saison et qu’il était capable de tenir sur trois semaines, alors que Milan a un peu décliné sur la fin, mais remporte le maillot cyclamen pour la deuxième années consécutive et peut se vanter d’une statistique assez impressionnante : sur les 13 sprints disputés au Giro en 2023 et 2024, le colosse italien a terminé premier ou deuxième à 12 reprises, ayant manqué le podium uniquement lors de la dernière étape du Giro l’an dernier. Un autre cannibale en devenir…

Tiraggiro, un succès qui frôle la perfection

On avait compris depuis plusieurs jours que rien ne pouvait empêcher l’équipe Tiraggiro de remporter le Fantagiro, surtout depuis l’abandon de Cian Uijtdebroeks après la dixième étape. Car Andy Clette avait décidé de faire l’impasse sur le jeune belge ce qui lui a permis de finalement placer les six premiers coureurs du classement final, avec un Milan en prime, ainsi que le bon plan Giovanni Lonardi et le sprinter un peu décevant Tobias KLund Andresen. Un score total de 15.580 points, c’est de loin le meilleur score obtenu par un joueur dans un fanta-tour. Et surtout, pas loin du score maximal qu’on pouvait obtenir. Si Tiraggiro avait misé sur Steinhauser et Pietrobon à la place de Lonardi et Lund, il aurait obtenu 16.156 points, autant dire qu’on ne s’est jamais autant rapproché de la team parfaite. Bravo à Andy Clette, c’est clairement l’homme en forme du moment, puisqu’il avait fait 7^ème du Fantaclassics et qu’il occupe actuellement la 5^ème position du classement de la Fantacup. Respect !

Sans trop faire de bruit, la team Pijot de Beeblebrox monte sur la deuxième marche du podium du Fantagiro. La team était similaire à celle du vainqueur, sauf qu’Arensman et Lonardi étaient remplacés par Caleb Ewan et Florian Lipowitz. Le sprinter australien est complètement passé au coté de son Giro, mais l’abandon de Lipowitz après 5 étapes a fait très mal, car l’Allemand avait montré au Sanctuaire d’Oropa qu’il avait les jambes pour lutter pour un top-10 au général. C’est la team CobgiroUNO qui prend la troisième place du Fantagiro. Cobalotor avait aussi pris les 6 premiers du général, mais il avait eu l’audace de miser sur Kaden Groves et Benjamin Thomas, ce qui a été payant, même si les 11 fantamillions dépensés pour Enrico Zanoncello lui coutent au moins une place au classement. Bravo a tous, c’était un Fantagiro très disputés et haletant avec des vainqueurs qui resteront dans les annales pendant longtemps étant donné qu’il sera difficile de faire des scores plus élevés que ceux-ci. 

Seb164 et le sprint parfait 

Il faut admettre que si le concours du Fantagiro était intense et passionnant, celui du Prono du Jour a un peu manqué de piment. Un prono pour Pogacar dans les étapes de montagne et pour Milan dans les sprints, avec quelques risques (genre Alaphilippe ou Narvaez…) dans les rares étapes clairement destinées aux baroudeurs, et le tour était joué. C’est pour cela que tout s’est décidé dans le dernier sprint, avec Seb164 qui a bien lu les pronos de Tutto Bene, en tête du classement depuis quelques jours, pour miser sur Tim Merlier contre le prono-sécurité pour Milan. Merlier a gagné, Seb164 aussi. Bien vu !

VinoForEver vire en tête de la Fantacup

Grâce à Pogacar, Martinez, Milan, Uijtdebroeks, Valgren, Lonardi et Quintana, la team VinoForEver passe en tête du classement annuel de la Fantacup après deux épreuves. Tous les poulains de Vinokourov ont scoré sur le Giro et avec quelques cartouches comme Evenepoel, Vingegaard, Carlos Rodriguez, Pidcock, Carapaz, Philipsen et Pedersen pour le Tour de France, il pourrait bien rester en tête pendant encore quelques temps, même si le peloton en file indienne mené par Papoute74 et Macho Madness ne laisse pas partir l’échappée. Affaire à suivre et rendez-vous dans quelques semaines pour le Tour de France.